À la suite des attentats de Paris et de la montée des manifestations islamophobes en Allemagne, le metteur en scène Robert Schuster, qui dirige également la section mise en scène de la prestigieuse école Ernst Busch Schule de Berlin, a proposé à plusieurs théâtres des deux côtés du Rhin de questionner les valeurs européennes. Comment nos diversités pourraient-elles s’enrichir de l’arrivée de nouveaux réfugiés ? Avec une troupe germano-franco-afghane, ils se sont posé la question de ce qui, ici en Europe, nous éloigne les uns des autres et de ce qui nous maintient, malgré tout , toujours unis. Comment le vivre-ensemble de différentes cultures peut-il fonctionner, à quel point la diversité est-elle source d’enrichissement et comment se rencontre-t-on dans le respect ? «KULA», c’est le nom d’un système d’échange pratiqué par les indigènes de différentes îles de Nouvelle-Guinée. On y échange des objets dont on ne peut définir la valeur économique, mais qui sont de grande importance culturelle et sociale. Les «objets-kula» se chargent au fil du temps des histoires de leurs transmissions et incarnent ainsi un message de paix et de compréhension mutuelle.

La question que ce théâtre festif et généreux soulève est avant tout celle de la relation à l’autre et du partage d’un même espace européen.