Une anorexique. Un schizophrène. Une dépressive. Un demandeur d’asile… Les personnages de Kliniken ne souffrent pas tous d’une pathologie clinique lourde. La plupart d’entre eux n’ont simplement pas réussi à surmonter un accident de la vie. Reclus dans le huis clos d’un hôpital psychiatrique, ces individus venus de tous horizons cohabitent comme ils peuvent. Ils se croisent, s’observent, se parlent, révélant au passage leur intimité meurtrie, ainsi que les maux d’une société qui les a relégués à sa marge.

« Ces êtres s’avèrent bien plus proches de nous que nous n’aurions pu le penser, fait remarquer la metteuse en scène Julie Duclos. Il y a chez eux une grande force qui les rend vrais et humains. » Écriture vivante, loin des clichés misérabilistes, la pièce de Lars Norén joue des frontières entre fiction et documentaire pour former un miroir du réel. Un miroir clairvoyant – à la fois cocasse, poétique et bouleversant – qui nous place en face de nous-mêmes. En face de notre propre folie et de celle du monde qui nous entoure.