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Justine ou les malheurs de la vertu

+ d'infos sur l'adaptation de Anne Kessler ,
mise en scène Anne Kessler

: Présentation

PAr Anne Kessler

Anne Kessler nous livre « Justine ou les Malheurs de la vertu » sans artifice, ni censure. Un récit aussi libre ne saurait obéir aux contraintes de la représentation théâtrale. Plus rien ne peut interrompre l’aventure à moins que le temps n’en décide autrement.

La réputation sulfureuse de Sade occulte bien souvent la dimension philosophique et même poétique de son œuvre.


Dire Sade. Le dire seulement. Le faire entendre et le disculper de la perversité qu’on lui prête. Le dire surtout pour révéler l’ambition élevée et la puissance de l’œuvre. Le dire aussi pour s’apprendre à dominer le vertige que produit sur les consciences la stridulation du vice. Le dire enfin pour l’inscrire à sa place légitime, parmi les auteurs des « Lumières ».
Je ne soupçonnais pas tant de poésie, d’humanité, de philosophie chez le marquis de Sade. Dans Justine les horribles, les méchants, les pervers sont si horribles, si méchants, si pervers qu’ils sont aussitôt nos ennemis jurés. Oui, nous jurons leur perte et leur déchéance car la lumière de l’innocence de leurs victimes, de leurs proies nous bouleverse, nous éblouit et nous console. « La prospérité du crime est comme la foudre dont les feux trompeurs n’embellissent un instant l’atmosphère que pour précipiter dans les abîmes de la mort le malheureux qu’ils ont éblouis » écrit le marquis de Sade.
Intervenir, découper, ordonner, censurer cette œuvre pour la faire entendre n’a aucun sens. Ce serait prendre le risque de compromettre l’exactitude d’une mécanique implacable qui sait construire l’émotion du lecteur – ou du spectateur – en lui imposant une rythmique des mots et des événements, pensée avec une rigueur de géomètre et une impassibilité de confesseur. Il faut entrer dans le récit de la façon la plus sincère et la plus libre possible. En m’appuyant sur une scénographie et un espace ascétiques, je commencerai à dire le roman et je poursuivrai le récit des aventures de Justine jusqu’au bout du temps imparti. Je me retirerai ensuite dans ma loge, laissant cheminer seules, dans la conscience des spectateurs, la splendeur des victimes et la misère de leurs bourreaux. C’est ainsi que naîtra, si mon but est atteint, le désir de lire Justine et peut-être d’autres œuvres de Donatien Alphonse François, Marquis de Sade.

Anne Kessler

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