: Une langue à découvrir
par Serge Lipszyc
Jean-Luc Lagarce questionne sans relâche la
langue et le style, il s’inscrit dans la grande
tradition française de l’écriture, il invente à la
fois un théâtre à lire et un théâtre à faire. Son
langage, faussement quotidien, navigue entre
simplicité et lyrisme C’est une épreuve pour
les acteurs. Il faut domestiquer cette langue,
la rendre vivante, charnelle. Une fois compris
cela, le plaisir à jouer Lagarce est sans fin. Il
y a une pensée en marche, que demander de
plus théâtral?
La parole s’inscrit dans un présent immédiat,
la pensée arrive à la seconde où le mot est
dit, et les personnages ajustent à chaque
instant leur pensée et leur mot. Ils modifient
sans cesse le sentiment qu’ils ont du monde,
des autres, d’eux-mêmes, se contredisent,
réajustent leur discours. C’est une langue
extraordinairement dense qui ressemble à
une partition. La comparaison musicale n’est
pas une vue de l’esprit. C’est à un vrai quintette
que nous avons affaire, avec parties chorales
et morceaux de bravoure pour soliste. Il nous
faut travailler à faire entendre à la fois la ligne
musicale entière et chacune des notes et des
nuances de la pièce.
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