Le titre déjà, comme une apocalypse, mais coutumière et discrète, semble vouloir nous guider dans deux directions : celle du spirituel et celle de la simplicité.
Ce sont ces deux voies que nous nous efforcerons de suivre au fil de la représentation de cette pièce.

L’aspect spirituel, souligné par la présence absente de Louis, qui finit par nous parler comme d’au-delà de la mort et établit un contact de tendre affection avec le public au cours de différents monologues.
S’il ne dialogue que très peu avec les autres personnages, il semble revivre son retour à la terre natale comme un « chemin de croix » à laquelle sa famille le soumet et qu’il accepte.

Nous traduirons cet aspect par certains signes, pouvant rappeler, à qui voudra bien les décrypter, les étapes de la passion christique, sous forme d’actions banales (gestes, chutes) qui tout en appartenant au contexte d’une vie quotidienne actuelle revêtent aussi cette fonction symbolique.

La simplicité requerra sobriété et naturel dans le jeu des autres interprètes que le mouvement de la pièce emmène vers l’expression authentique de leurs sentiments profonds et la libération de leurs affects.

D’abord pris dans le « manège » de leurs rôles familiaux et de tous leurs ressentiments, la mère, la sœur, le frère et son épouse tombent successivement les masques et laissent voir la vérité de leur être qui révèle combien l’absence de Louis a profondément marqué et conditionné leur vie et donc, en creux, la puissance immarcescible des liens de la famille.

L’environnement se réduira à quelques objets du monde de l’usuel : des chaises, un lit, des jouets de l’enfance, des fleurs… seuls détails subsistants dans ce tableau qui aurait voulu être le retour du fils prodigue mais que l’échec a relégué dans le temps incertain et flottant d’un futur antérieur.