: Notes de Lucie Bérélowitsch
Eclats d'une société nihiliste
Juillet est le 1er volet d’une trilogie nommée Disparition, et Ivan Viripaev a choisi de placer le monologue d’un homme âgé dans la bouche d'une femme, qui « entre uniquement pour interpréter ce texte ». Ce déplacement est fondamental. Le texte qu'on pourrait au premier abord percevoir comme un acte de violence — un homme qui, n’ayant plus de maison et se voyant refuser l’asile par son voisin, le poignarde, plus tard décapite un clochard sous un pont, découpe en morceaux un moine qui lui avait donné refuge et enfin dévore par amour une infirmière dans l'hôpital psychiatrique où il est interné — se transcende en un parcours initiatique, un conte-épopée contemporain. Il interroge ce qu’il adviendrait d’un homme qui irait toujours au bout de ses actes, au bout de sa propre logique, qui aurait sa propre conception du bien et du mal.
Viripaev écrit comme on compose une partition musicale, en agençant les fragments du récit, reflets de la société russe, d’une identité éclatée et plus largement du sujet contemporain. Il questionne en permanence le rapport au public, la nécessité ou non de prendre la parole. Il interroge notre capacité à se détacher du réel, questionne une société nihiliste,post-dostoïevskienne, qui a adopté comme règle de conduite : « Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis ».
Lucie Bérélowitsch
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