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: Intentions

Le point de départ


Du voyage d’Hugo Vercelletto à une nécessité collective de raconter cette histoire En 2014, Hugo Vercelletto reçoit un appel de l’une de ses amies, militante de l’éducation populaire. Elle lui demande s’il peut accueillir chez lui, Wajdi, un jeune homme palestinien, quelques jours. Wajdi restera trois mois chez Hugo. Ils joueront aux échecs, partagerons la cuisine, la musique, les falafels, la blanquette et le houmous. Ils se lieront d’amitié. Hugo verra Wajdi accroché au poste de radio, écouter les nouvelles sur le regain de violences à Gaza. Wajdi verra Hugo crier « Banco » derrière le même poste radio au jeu des 1000 euros. Wajdi repartira en Palestine, et invitera Hugo à lui rendre visite. Un an plus tard, Hugo est sur l’embarcadère de Charles de Gaulle direction Tel-Aviv. Dans le hall, il reçoit un texto. C’est Wajdi. Il lui annonce qu’il ne pourra pas l’accueillir, qu’il doit partir en urgence accompagner son cousin dans un hôpital européen. Devant la valse des Boeing et des Airbus, Hugo se demande s’il doit partir. Il reçoit un deuxième message. Wajdi lui donne quelques contacts à rencontrer : un oncle à Naplouse, un ami à Bethléem, une connaissance au camp d’Hébron. Hugo s’envole pour Israël. Il découvrira un conflit qui le dépasse. Il sera saisi par l’injustice que subit le peuple palestinien et éprouvera, dans le même temps, une difficulté à prendre parti. Ce voyage est un point de départ pour écrire notre fiction. En septembre 2016, nous participions au festival BAM ! au TU‑Nantes. Ce fut l’occasion de travailler sur ce sujet. Nous présentions l’esquisse d’un projet. Cette maquette nous l’avions nommé Sens unique. Nous décidions qu’elle serait le point de départ de la troisième création de notre cycle portant sur les engagements, les utopies et l’héritage.


Processus de création


Des entretiens au voyage Chaque création est l’occasion de repenser une manière de faire, de penser à nouveau pour affirmer et développer une recherche esthétique et de propos. Car il ne s’agit pas d’appliquer des recettes qui ont bien fonctionné ni – pour l’heure – d’aller sur des terrains inexplorés. Nous souhaitons créer un lien entre nos trois créations du cycle, des résonances et des complémentarités, tout en gardant en tête ces mots : expérimentation, recherche et surprise. Au-delà de ces premières réflexions, nous pourrions qualifier la relation entre nos spectacles et les spectateurs·rices comme l’endroit d’une discussion ; une discussion qui chemine au fur et à mesure des spectacles. Une discussion comme un rapport simple et ouvert au théâtre. Partisans est une fiction. Toutefois, nous nous situons dans le théâtre documenté. La fiction trouve son origine dans le réel. Nous écrivons à partir d’entretiens. Chaque membre de la direction artistique mène individuellement des interviews avec des personnes en lien avec notre sujet. Ces dernières peuvent être expertes scientifiquement (chercheur·ses, universitaires…) ou elles ont vécu une expérience en lien avec le sujet. Ces entretiens sont ensuite partagés entre nous (retranscription, extrait sonore…). Ainsi, se créer entre l’interviewé et l’intervieweur une relation affective, qu’il pourra être intéressant de conserver pour l’écriture, et dans le même temps, une distance acquise de fait par les autres membres de la direction artistique, nécessaire pour partager ces histoires. Les différents entretiens suivent la même grille de thématiques. C’est modestement une approche sociologique. Il s’agit de faire parler les personnes et de suivre leur cheminement de pensée.

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