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Jeunesse blessée

+ d'infos sur le texte de Falk Richter traduit par Anne Monfort
mise en scène Falk Richter

: Entretien avec Falk Richter

Jean-Louis Colinet : Quel genre d'univers abordez-vous dans Jeunesse blessée ?


Falk Richter : Jeunesse blessée montre un univers à l'opposé de celui de Unter Eis. Ce sont des gens qui sont sortis de ce monde de carrière obligatoire, de travail et d'argent, celui des protagonistes de la première pièce. C'est l'histoire d'un jeune homme qui refuse la société et s'y oppose à sa façon. Il ne veut pas être marqué, comme un produit qui doit se vendre. C'est un jeune artiste qui veut être fidèle à lui-même et qui vit de façon assez excessive et agressive, et ne veut pas être assujetti au capitalisme. Et donc, il vit une vie sur le fil, entre rock star et cas social.
J'ai appelé la pièce Jeunesse blessée, trois nuits blanches. Ce sont en fait trois nuits qui montrent des gensinsomniaques et où beaucoup de choses excessives et émotionnelles vont se passer. Et donc, les deux pièces vont ensemble selon moi, parce que l'une présente l'univers des puissants et l'autre celui de gens normaux, qui sont en partie tombés à côté de la société et qui essayent de s'en sortir avec la froideur générée par le monde du pouvoir. (…) Dans Jeunesse blessée, je voulais que les gens soient très proches, que le public se sente proche des personnages pendant ces longues nuits où ils se parlent. Ils ont des rapports étroits entre eux, ils cherchent surtout la proximité, l'amour.


Jean-Louis Colinet : Comment avez-vous vécu le fait de travailler dans une autre langue que la vôtre avec des comédiens francophones ?


Falk Richter : C'est intéressant de travailler avec des gens qui ont une histoire théâtrale différente. Dans chaque pays se développe une langue particulière qu'on utilise en répétition, des expressions, une façon de se parler. Quand on est dans une autre culture théâtrale, qui est influencée par d'autres auteurs du passé, on se rend compte que l'on doit parfois expliquer les choses autrement et que l'on ne peut pas s'appuyer sur des évidences. Il faut réinventer cela ensemble. J'ai trouvé ça fort et intéressant. Et il y avait aussi Anne Tismer, une comédienne allemande mais qui joue parfois en français et qui a pu faire le lien entre les autres et moi. Dans l'ensemble, c'était très agréable. Et c'était aussi étrange pour moi d'entendre ma pièce dans une autre langue parce que, en tant que metteur en scène, on agit autrement que si on perçoit la moindre subtilité dans l'intonation. Bref c'était agréable et j'aimerais le refaire, et les deux comédiens francophones se sont vraiment bien mis dans le bain.


Interview de Falk Richter réalisée par Jean-Louis Colinet en septembre 2008. Traduit de l’allemand par Cécile Michel.
Extraits de « Oh les beaux soirs », trimestriel du Théâtre National, n°janvier-février 2009

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