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Je ne sais quoi te dire, on devrait s'en sortir

mise en scène Frédéric Sonntag

: Note d'intention

Résumé


Un abri plongé dans l’obscurité. Une veilleuse permet d’apercevoir un bric à brac d’objet récupérés, qui restituent un semblant d’habitation. Plusieurs individus dorment, chacun dans son coin. Quelqu’un rentre, harnaché d’un masque à gaz et d’une combinaison, il les retire et va se coucher après ce qui a dû être une ronde nocturne. Des réveils sonnent les uns après les autres, les autres individus se lèvent, une journée commence, au rythme des actions quotidiennes, des sirènes d’alarme, des messages captés à la radio, des bribes de programmes télévisuel surgissant de la neige d’un poste de télévision pour mieux y disparaître. Que se passe-t-il dehors ? Que s’est-il passé ? La mémoire d’un temps ancien (plus heureux ?) est convoquée par l’intermédiaire de films super-8 régulièrement mis en marche, des mélodies se composent au fil des évements et de l’environnement sonore, des chansons surgissent... Le temps s’écoule. La journée passe. Ou plusieurs...


Catastrophe - survie - solitude & communauté


Je ne sais quoi te dire, on devrait s’en sortir... met en scène une humanité qui tente de re-créer un espace de vie après ou pendant ce qu’on imagine être une catastrophe. A travers l’existence de ces quatre individus, se dessine en effet, en creux, le monde extérieur, peut s’imaginer ce qui a pu se produire « dehors » et ce qui existe encore, une histoire se profile. Ainsi, que le retranchement de ces individus soit perçu comme un choix ou comme une situation subie, c’est une forme de survie à un certain état du monde qui nous apparaît, survie qui n’est pas seulement survie matérielle, qui est tentative de préserver une part de son passé, de préserver son histoire, survie qui ne tient qu’à peu de chose : la sauvegarde de quelques objets auxquels se raccrocher, l’espoir d’un nom qui surgirait au milieu d’une liste de noms égrenés à la radio, l’élaboration d’une mélodie qui occupera l’espace d’un instant... Dans ces conditions de survie, la tension entre solitude et communauté est centrale : dans un espace si confiné, la solitude conditionne toute possibilité de communauté, le retranchement est indispensable à un être ensemble, retranchement qui lui-même ne semble possible que parce qu’il existe, heureusement, des instants communs. Dans ces conditions, où se redéfinissent les concepts de solitude et de communauté, se rédéfinissent également le rapport aux objets, au temps, aux actions, le moindre objet peut être un trésor, la moindre miette un enjeu important, la moindre mélodie une consolation.


Espaces de représentation - place du spectateur


Si elle peut trouver ça place dans des espaces théâtraux traditionnels, Je ne sais quoi te dire, on devrait s’en sortir... est une performance qui se destine à des espaces non-théâtraux : appartements vides, bureaux abandonnés, friches industrielles, espaces désafféctés... et à de petites jauges (environ 60 personnes). Ce projet autonome techniquement (les lumières, le son et l’image font partie intégrante de la scénographie et sont diffusés par des objets concrets : lampes, projecteurs super 8, radio cassettes...) cherche en effet à occuper des espaces qui participeraient ainsi directement à la fiction proposée : celle d’individus ayant trouvé refuge dans un endroit abandonné. Les spectateurs, placés eux aussi dans cet espace concret (où aucune technique ne vient trahir un espace de représentation : pas de projecteur, de système de diffusion sonore...), se retrouvent donc à une place d’observateur, de voyeur, d’une vie qui se déroule sous leurs yeux, dans une temporalité proche d’une vie réelle, dans un espace qui se trouve véritablement occupé pour l’occasion et qu’ils partagent.


Installation - concert - théâtre d’objet


Je ne sais quoi te dire, on devrait s’en sortir... se présente ainsi comme le partage d’un moment de vie d’une petite communauté, et tient tout autant de l’installation, du concert, que du théâtre d’objet. Pas de récit, ni d’histoire, uniquement l’enchaînement d’une série d’actions (que l’on peut classer en plusieurs catégories : actions quotidiennes, tentatives de captation de messages extérieurs, obéissance aux protocoles de survie, composition de mélodies et organisation de concerts « miniatures » etc...), qui offrent au regard une lecture non linéaire (plusieurs actions peuvent avoir lieu en même temps, le regard peut se perdre dans les détails des objets rassemblés...) comme peut l’être l’observation d’un tableau, ou d’une installation plastique. Toutefois, sans se présenter comme un objet narratif, des bribes d’histoires se proposent au regard du spectateur, histoires de ce qui s’est passé et a conduit ces individus à en être là, histoires personnelles de chacun, histoire du groupe qu’ils composent, histoire des jours qui les attendent...

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