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: Intentions

« Je n’ai pas peur », roman de Niccoló Ammaniti, drôle, cruel et passionnant, nous a ramené à l’enfance, celle de Michele et aussi la nôtre.


Ce passage insaisissable pendant lequel on commence peu à peu à abandonner l’insouciance pour entrer progressivement dans les préoccupations propres à un âge plus mûr.
La certitude que nous avons un rôle à jouer dans les événements qui nous entourent. Les premiers choix importants de notre existence, la notion de responsabilité, notre conscience en somme.
Tous ces éveils ne sont jamais gratuits et demandent souvent l’effort de vaincre ses propres peurs mais aussi celles des autres.


Ce parcours initiatique, ce passage d’autres frontières est le terrain que nous explorons et questionnons.
Pourtant toutes ces interrogations ne sont pas dénuées d’un l’humour délectable, d’une naïveté décalée, celle de l’enfant.
La parole duale de Michele enfant et Michele adulte, narrateur de l’histoire, est en effet une formidable source d’humour. Nous explorons ainsi le rapport marionnette - manipulateur avec la double pensée de Michele, enfant / narrateur, et continuons également notre recherche sur les jeux d’échelles, en mélangeant des personnages manipulés et des personnages joués par les trois comédiens.
Par ailleurs, des jeux de scènes parallèles pourront nous permettre, à la manière du cinéma, d’exprimer la formidable tension dramatique et le suspens qui courent tout au long de cette histoire.


Le gage


Le monde des enfants n’est pas dénué de cruauté.
Il y a les jeux où l’on s’amuse à se faire peur, que ce soit par le danger ou en éprouvant ses limites, comme un laboratoire de recherche avant d’entamer le voyage vers l’âge adulte.


Mais ces jeux peuvent parfois aller jusqu’à l’humiliation d’autres enfants.
Face à cette humiliation dont il n’a pas encore conscience de la portée, Michele est déjà prédisposé à réagir, car il ressent bien le malaise que cela provoque, non seulement chez l’enfant humilié, mais aussi chez les autres enfants et chez lui-même.
Cette empathie de Michele envers l’autre marque une première étape déterminante contre l’indifférence.


La dimension du conte.


Les fantasmes et projections de Michele sont extrêmement liés à la tradition du conte. Anciens ou modernes, sorcières ou loups-garous, ils s’immiscent dans sa fantaisie pour donner du sens à son incompréhension. Il devra affronter ses peurs pour confirmer ou écarter ses hypothèses.


Dans le même ordre d’idées, dans la scène de Michele à la recherche de Filippo dans le gouffre, nous pouvons y voir quelques symboles à interpréter :
Le saut dans le gouffre, monde souterrain, inquiétant et opaque, passage au monde de l’adulte.
L’attaque de la chouette qui cherche ses petits, le lien des parents avec leur progéniture.
La chèvre muette, le témoin indifférent.
Et enfin le bosquet des lucioles, la merveilleuse et vaste complexité du monde des adultes.

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