En 1994, Aurélien Bory découvre Le ciel est loin la terre aussi, deuxième création du Théâtre Tattoo dirigé par Mladen Materic. Vingt-cinq années ont passé. Ce spectacle a laissé des traces, qu'il a voulu suivre en créant son propre théâtre, mais aussi des traces dans sa mémoire. Il rêve alors un projet fou. Demande à Mladen Materic de lui donner son décor et repense, avec lui, une rencontre sur cette matière.

On sait d’Aurélien Bory, natif de Colmar, le théâtre « physique » qu’il n’a de cesse de développer. Artiste protéiforme, il mêle théâtre, danse, cirque, musique et arts visuels. La reconnaissance internationale débute avec son spectacle Plan B. Il apprivoise les plateaux, les irrigue de sons et de sens. L’espace se réinvente sans cesse, le théâtre aussi. Cette fois, à partir de bribes de souvenirs, de morcellement de mémoire, Aurélien Bory interroge ces panneaux de bois, ces portes et fenêtres, qui sont restés pendant des années dans l’ombre d’un entrepôt. Il écrit littéralement par-dessus les traces du Ciel est loin la terre aussi, en s’attachant uniquement à la trace physique que constitue un décor. Pour retrouver, par le vide laissé entre les murs, l’histoire de cette famille, un homme, une femme, leurs enfants. Pour créer de la matière aux souvenirs, avec Mladen Materic, ici, vingt-cinq ans après.