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J'avais un beau ballon rouge

mise en scène Michel Didym

: Présentation

Depuis son enfance jusqu’à sa mort, c’est la trajectoire fulgurante de la vie de Margherita Cagol, alias Mara, épouse de Renato Curcio, fondateur et idéologue des Brigades Rouges, que reparcourt l’auteure. Margherita est une enfant qui grandit et développe sa conscience politique pendant ses études à la faculté de sociologie de Trente, où elle rencontre Renato Curcio. Le couple part à Milan, fonde la lutte armée, effectue les premiers enlèvements, mais, le 6 juin 1975, Mara est tuée au cours d’un affrontement avec les forces de l’ordre.


Dans la pièce d’Angela Dematté, l’interlocuteur omniprésent de Margherita est son père. À partir de leurs échanges, deux visions du monde entrent en collision : le bon sens commun, « petit bourgeois », du père et la vision idéologique, intransigeante, de Mara.


Pour évoquer la vie et la mort de Mara Cagol, Angela Dematté s’appuie, en outre, sur des lettres de Mara à sa mère, des communiqués (successifs) des Brigades Rouges, des extraits de journaux, photographiant ainsi un moment particulier de l’histoire italienne : la naissance des Brigades Rouges, le passage à la lutte armée jusqu’à la disparition tragique de Mara.


L’auteure oppose le quotidien à l’exceptionnel car elle choisit – et c’est là le plus intéressant – le point de vue de l’intime : au centre, la relation entre le Père et la Fille, dans laquelle la raison « concrète » du père, celle des affects, particulièrement touchante, déteint sur les raisons quelque peu abstraites et suicidaires de Mara. À travers leurs dialogues, Angela Dematté raconte non seulement l’histoire d’une des fondatrices des Brigades Rouges mais elle explore également le rapport concret entre un père et sa fille, fait de silences, de non-dits et d’incompréhensions. Pour cela, elle a recours au dialecte de Trente, froid et poignant à la fois, jusqu’au moment de la rupture finale entre Margherita et son père, marquée par un retour à l’italien exprimant l’aberration du langage idéologique.


La pièce est un témoignage fidèle de cette période de l’histoire : outre sa valeur documentaire certaine, elle laisse la parole aux « communiqués » de Mara et de son groupe, thématisant ainsi leur aveuglement et leur isolement, face à l’incompréhension de ce Père qui ne lâche jamais prise dans sa tentative, sans cesse réitérée, de ramener sa fille aux raisons de la vie et de sa propre humanité.

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