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J'ai pris mon père sur mes épaules

+ d'infos sur le texte de Fabrice Melquiot
mise en scène Arnaud Meunier

: Note du metteur en scène

par Arnaud Meunier

Depuis bientôt 20 ans que je mets en scène, on sait, à présent, que mon goût va vers ce qu’on appelle les écritures contemporaines (Pier Paolo Pasolini, Bernard-Marie Koltès) et singulièrement vers les auteurs vivants (Michel Vinaver, Oriza Hirata, François Begaudeau, Stefano Massini, Lot Vekemans...).


On sait peut-être moins qu’en 6 ans, j’ai passé 18 commandes de texte à des auteurs très variés (Christophe Honoré, Marion Aubert, Hakim Bah, Aleshea Harris, Pauline Sales, Tanguy Viel...) pour différentes productions de La Comédie de Saint-Étienne (CDN et École).


Passer commande, c’est oser l’inconnu. C’est s’engager dans une aventure où l’on envisage un rêve commun avec l’auteur sans savoir exactement ce que sera le voyage et ce qu’il en résultera.


Passer commande, c’est aussi avoir confiance dans une écriture et dans un univers et avoir la conviction, chevillée au corps, que cette œuvre pourra aborder des territoires nouveaux qui n’existent pas encore dans le répertoire. C’est exactement ce qui s’est passé avec Fabrice Melquiot.


Nous nous connaissons depuis longtemps : depuis le début de la direction d’Emmanuel Demarcy-Mota à la Comédie de Reims en 2002. J’ai donc suivi la naissance des premières grandes pièces et l’évolution de l’écriture de Fabrice.
Ses derniers textes notamment, Page en construction (écrit pour Kheireddine Lardjam), Moby Dick et L'homme libre (écrits pour La Comédie de Saint-Étienne) m’ont impressionné par leur puissance et leur capacité à parler du monde d’aujourd’hui. Que ce soit notre relation à l’Algérie ; le déclassement de la classe ouvrière ; la rage de notre jeunesse : à chaque fois, Fabrice sait capter, comme peu d’auteurs me semble-t-il, une langue, une énergie, une pulsation de son temps.


Avec J'ai pris mon père sur mes épaules, nous avons parlé d’une pièce épique à large distribution qui parlerait de la France d’aujourd’hui ; de ses replis ; de ses peurs ; de sa tentation du chacun pour soi. Une pièce qui mettrait en scène les oubliés, les vaincus. Nous avons rêvé un spectacle où différentes générations d’acteurs, de toutes origines, arriveraient à faire dialoguer un mythe fondateur à l’image de l’Iliade et de l’Odyssée - L’Eneide de Virgile - avec notre âpre réalité contemporaine faite de la crainte terroriste permanente, de faux débats sur notre identité et d’un fort sentiment d’abandon pour des pans entiers de nos concitoyens.


Ce sera aussi l’occasion de retrouver l’équipe de création de Je crois en un seul dieu : Nicolas Marie (scénographie), Patrick de Oliveira (création musciale) et Anne Autran (Costumes).


Oser un nouveau texte avec une grande distribution ; une création pour grand plateau en écho à nos questions d’aujourd’hui ; une belle équipe qui a le goût des aventures inédites : voilà un beau projet pour notre toute nouvelle Comédie !


Arnaud Meunier, juillet 201

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