Inferno : deux amis (qui ne l'étaient pas) ...

Par une manœuvre d'adaptation, par une ruse de théâtre, Inferno sera la tentative réjouissante de réconcilier deux immenses auteurs scandinaves réputés irréconciliables. Les thèmes de leur écriture dramatique sont proches, sans être identiques, les intrigues de même, mais avec la langue, et son rythme, il est parfois facile de s'y méprendre... Aussi, les réunir m'est apparu une "nécessité anodine". Nous suivrons donc la trame de la dernière pièce d'Ibsen "Quand nous nous réveillons d'entre les morts", dont August Strindberg deviendra le personnage principal en lieu et place du maître sculpteur Rubek, et l'action sera entrecoupée de passages du carnet paranoïaque "Inferno" du même Strindberg.

A l’instar d’August, j’ai vu des signes là où ils n'étaient pas, j’ai fantasmé un début d'amitié entre l'art et la science, entre August et Henrik, et mon rapport à cette réécriture est devenue un brin superstitieuse. Je m'en amusais au début, et finalement je me suis laissé porter par la chose pour en faire un système. Soyons superstitieux. Au moins par convention (théâtrale). Le théâtre, justement, n'en est plus à une convention près... et surtout pas à celle de brusquer les codes établis.

“L’enfer, c’est les autres.
C’est l’autre.
Mais c’est surtout soi-même.”