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Ils savaient pas qu'ils étaient dans le monde


: Présentation

Une actrice et un acteur, partant de trois voyages qu'ils ont fait en Palestine et en Israël, questionnent notre rapport à l'image, à la colonisation, à ce que l'on est en mesure d'appréhender du monde dans lequel on vit.  “Je suis de la dimension de ce que je vois” écrivait Alvaro de Campos, la question est donc d’abord, de voir quelque chose.


GENÈSE DU PROJET / CAROLINE SIMONIN Quand Nolwenn Peterschmitt et Maxime Lévêque se rendent pour la première fois en Palestine en 2012, c’est un choc. Ils se confrontent à la situation brûlante; ressentent avec violence les traumatismes de la colonisation israélienne et de la guerre. À force de rencontres et d’errances, ils apprennent à voir, comme on prend une claque. Pendant six ans, ils font des allers-retours entre la France, Israël et la Palestine. Ils observent, se perdent dans les rues, écrivent, collectent des sons, des photos, des vidéos, dans une tentative acharnée de voir ce qui a lieu. Ils regardent les films d’Avi Mograbi, réalisateur israélien et lisent des essais géopolitiques. Le Commerce des regards, de Marie-José Mondzain, éclaire leur entrée dans la création du spectacle. Ils savaient pas qu’ils étaient dans le monde c’est tout à la fois : une proposition de narration et de chorégraphie pour rendre palpable la guerre et secouer nos perceptions ; une performance sensible, aux tableaux vifs et tranchés, entre documentaire et tentative de stand-up, qui passe de l’intime au politique, procède par reflets, altercations.


PERFORMANCE SUR LA GUERRE  Ils savaient pas qu’ils étaient dans le monde est un parcours à deux sur le mode du documentaire de création.Une espèce d’acharnement à voir et à s’étonner de ne pas voir conduits deux performeurs/observatrices à travers les rues. Jéricho, Marseille, Bruxelles, Tel Aviv, Hébron, Paris… observer les bâtiments, rencontrer des habitants, regarder des images, des représentations, lire des livres, écrire l’un à l’autre parfois des lettres, dans un aller-retour entre ici et ailleurs, entre médias, analyses et littératures, ils tracent une étude commune à travers l’obscurité du visible et les mécanismes de colonisation à l’oeuvre dans l’histoire mais aussi, surtout peut être, dans leurs perceptions. Ils évoluent dans un temps paradoxal où il est possible pour ainsi dire de tout voir depuis chez soi mais où tout ce qui est montré semble frappé par un sort d’invisibilité. Il est possible d’aller partout mais difficile d’arriver quelque part. Ils tentent à deux de saisir ce qu'ils peuvent et proposent de poser un regard où l’on soit capable de saisir non seulement la pensée, l’information mais aussi le trouble, le doute ; la sensation et l’émotion qui tissent notre compréhension du monde.

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