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Illusions

mise en scène Julia Vidit

: Dramaturgie du doute

Dans Illusions, l’amour est hétérosexuel. Le couple est en question.


1+1 = 2


La démarche de Viripaev est celle d’un semeur de trouble qui souhaite partager son doute, mettre à l’épreuve ses propres convictions. En superposant les niveaux de langage, il provoque une mise en abime qui nous plonge au coeur de notre intimité. Il fissure nos certitudes, accable nos satisfactions, fait de nous des enfants pauvres devant un sentiment qui échappe. En décrivant les caprices du désir confrontés à la volonté d’aimer, Viripaev poursuit l’idée que l’amour s’apparente à la grâce au sens chrétien quasi dostoïevskien du terme. Tenter de le circonvenir est une vaine entreprise. Alors, autant en rire !


2+2 = 4


Quatre trentenaires, deux femmes, deux hommes, racontent l’histoire de quatre octogénaires.


4+4 = 8


Ils racontent et interprètent quatre histoires d’amour qui s’entremêlent, quatre subjectivités qui s’enroulent l’une dans l’autre et provoquent un tourbillon. Tourbillon d’autant plus décoiffant que nous entrons dans la fable à rebours, par la fin, à l’heure du bilan. Parce qu’il nous convoque, par l’intermédiaire des jeunes gens, à l’heure du grand passage, Viripaev souhaite nous rappeler notre condition humaine. Il fait sonner cette heure si particulière où la dernière révélation sera possible. Celle où l’on s’interroge sur l’essentiel à dire avant de partir. L’heure où l’on ose sa vérité. Il nous invite à cette heure singulière pour réveiller notre conscience d’homme pétri d’illusions d’éternité !
Questionnement repris avec humour et légèreté par les jeunes comme pour souligner ce qu’ont raté les vieux et qui reste à conquérir ! Ce n’est pas un conflit de génération qui a lieu, mais bien le témoignage indirect que l’expérience amoureuse est intransmissible.
Et ces quatre présences qui racontent, prenant à leur compte la didascalie, faisant des blagues, autrement dit, introduisant d’elles-mêmes un doute sur leurs propos oh combien vertigineux, quelles sont-elles ? Personnages, voix, voisins, nous ? Jeux de miroir. Multiplications des points de vue. De la rencontre à la mort, nous voici face à un bilan de 54 ans de conjugalité vécus par deux couples amis.
Et comme il est impossible de conclure par un constat ni de réussite ni de défaite, l’infini de la question s’offre à nous.


8 = ∞


Le sol se dérobe sous nos pieds de spectateurs. N’y a t-il donc pas de recette ? Notre voix s’accorde alors à celle du personnage de Margaret lorsqu’elle demande:


« Y-a-t-il une constance dans ce cosmos changeant ? »


«L’essentiel est de demeurer dans la question» répond Christian Bobin.

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