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Il va où le blanc de la neige quand elle fond ?

+ d'infos sur le texte de Jean-Yves Ruf
mise en scène Jean-Yves Ruf

: Le projet

par Jean-Yves Ruf

Les questions d’enfants m’ont toujours cueilli et intrigué. Ils ont un appétit de comprendre et une capacité d’étonnement qu’on tend à perdre ensuite. C’est parfois eux qui nous réveillent, nous obligent à réfléchir, à penser plus loin. Un grand philosophe, ou un grand scientifique, c’est peut-être quelqu’un qui a continué de s’étonner.


Ma fille aînée, dès qu’elle a eu six ou sept ans, avait pris l'habitude, quand je lui racontais une histoire, ou quand je tentais de lui expliquer quelque chose, de me relancer par un "Et?" insistant, comme si mon explication ou mon histoire ne pouvait être finie, ça devait continuer. Elle était en appétit d'une suite, rien ne suffisait à combler sa curiosité.


Ce fut mon point de départ. J’ai alors écrit des dialogues, traversant des sujets qui me semblaient important d’explorer. Les comédiens ont improvisé à partir de ces séquences, trouvant intuitivement des chemins plus directes, partant de leurs sensations physiques. J’ai écrit au fil des improvisations, dans un aller-retour constant entre le plateau et la table. Les matériaux venaient de nos propres étonnements scientifiques ou philosophiques, l’histoire de l’univers, la naissance de la vie, la notion de temps, le rapport au réel, à l’autre, à nous-mêmes.`


Arno est un personnage frustre, fragile, plein de rituels. Il a élu domicile sur un passage, une sorte de pont suspendu. Léo arrive et se trouve empêché par Arno de poursuivre son chemin. Il se refuse à faire demi-tour, on lui a appris à toujours avancer, jamais reculer. Alia arrive, elle veut également passer mais se retrouve bloquée là, comme Léo, par l’énigmatique Arno. Comme dans les contes, il s’agit de résoudre une énigme pour pouvoir passer. Ici l’énigme, c’est Arno lui-même. Sa peur, sa fragilité. Léo et Alia, chacun à sa manière vont chercher la clé. Dans ce temps suspendu, ils vont ensemble se frotter l’un à l’autre, s’interroger, se questionner, s’étonner. Et se transformer l’un l’autre. Ce chemin physique arrêté deviendra un chemin intérieur toujours en mouvement.


Si au départ Léo qui croit tout savoir, pense pouvoir manipuler et tout apprendre à Léo le frustre, il va découvrir qu’il a beaucoup à apprendre de lui et d’Alia. Il va apprendre à écouter, à contempler, à s’ouvrir. Et chacun va devoir faire un bout de chemin, se remettre en question. S’il y a un thème qui conduit tous les thèmes traversés, c’est le mouvement. Mouvement incessant de la vie à l’extérieur et à l’intérieur.


Ils vont ainsi, par le partage de leurs étonnements et de leurs contemplations,arriver à s’apaiser et à trouver le passage à l’intérieur mais aussi à l’extérieur, et enfin Léo et Alia vont pouvoir traverser. Mais ce temps passé avec Léo les aura enrichis et transformés.


La gageure pour nous a été de trouver un tissage juste entre le verbal et le non-verbal, de rendre les réflexions aussi mentales que physiques, et d’amener chaque notion, non comme une leçon de chose posée là, mais faisant partie d’un coq-à-l’âne ludique.

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