"I Am the Wind", extraits
Patrice Chéreau est fidèle aux auteurs qu'il aime. Après avoir, cet hiver, mis en scène Rêve d'automne, il a eu envie de prolonger sa rencontre avec Jon Fosse en faisant entendre sa dernière pièce Je suis le vent. Cette fidélité se double d'une volonté de renouveler les formes d'une proposition à l'autre. Car ce que souhaite Patrice Chéreau, « c'est qu'il n'ait pas trop de ressemblance entre ses spectacles ». C'est ainsi qu'il a choisi de créer ce nouveau texte en anglais, avec des acteurs britanniques, proposant une écoute différente de la langue de Jon Fosse, langue dont l'auteur précise régulièrement qu'elle est rythme plus que sens. Dans les textes du dramaturge norvégien, les mots sont rares : ce qui est dit est moins important que ce qui n'est pas dit. Ces mots essentiels, qui nous parlent avec économie de la vie et de la mort, sont portés par des personnages quasiment dénués de psychologie. Ce qui importe chez Jon Fosse, ce sont les relations entre les personnages et non les personnages eux-mêmes puisque « ce n'est pas notre identité, mais nos relations qui mènent nos vies ».