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Huis clos

+ d'infos sur le texte de Jean-Paul Sartre
mise en scène Dominique Lamour

: Présentation

Trois personnages se retrouvent à leur mort dans une même pièce. Il s'agit de Garcin, journaliste, Inès, employée des Postes et Estelle, une riche mondaine. Ils ne se connaissent pas, viennent de milieux très différents, ne partagent ni les mêmes convictions ni les mêmes goûts. Dans cette pièce débute alors un procès à huis clos où chacun des trois personnages juge et est jugé sur les actes qui composent son existence. Jean-Paul Sartre nous décrit ici « son enfer » avec brio dans lequel il n'y a ni bourreau, ni d'instruments de torture physique : « l'enfer, c'est les autres. » Cette phrase, qui a valu à Sartre les pires accusations, explique seulement que la vie « se ressent, se perçoit » à travers les autres ; rien ne vaut les individus qui nous font prendre conscience de nous-même, de la triste réalité humaine, mais qui restent nécessaires pour se réaliser. Les trois protagonistes se débattent sans cesse pour échapper à leur situation mais l'Enfer finit par reprendre le dessus. Cette pièce de théâtre est en un acte composé de cinq scènes, dont la dernière est hypertrophiée.


Sartre, commentaire sur ''Huis Clos'', 1964 :


« L'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça marque simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous.

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