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Histoires d'un idiot de guerre

+ d'infos sur le texte de Ascanio Celestini traduit par Pietro Pizzuti
mise en scène Michael Delaunoy

: Présentation

La véritable histoire du monde est toujours une histoire émotionnelle. Raconter, ce n’est pas seulement raconter son histoire, c’est produire son identité, dire qu’on existe dans le monde, et ainsi avoir le pouvoir de créer, d’inventer sa réalité. La production de cette identité, c’est le théâtre que je fais.
Ascanio Celestini




La pièce


À 8 ans, mon père a risqué sa vie pour un oignon. C’était le 4 juin 44. Ce jour-là, dans les rues grouillantes de Rome, il accompagne mon grand-père qui a le projet de rassembler 1000 lires pour acquérir un cochon volé aux Allemands. Au détour d’une rue ou à l’abri d’un toit, au coeur d’une ville en totale confusion, mon grand-père tente de dénicher les associés de sa « Société du cochon ». Il rencontre le gamin devenu vieux, le coiffeur aux belles mains, l’idiot de guerre qui s’est barricadé comme un oignon mis sous terre. À 8 ans, mon père les a tous entendus raconter leur guerre, chacun y allant de son récit fourmillant d’histoires intimes et universelles.


Unanimement reconnu en Italie pour sa faculté de narrer l’Histoire à travers celles dérisoires et pourtant essentielles des petites gens, Ascanio Celestini retrouve la force théâtrale de la tradition orale. Fabbrica, Histoires d’un idiot de guerre, sont en dépit de la cruauté des faits, des récits merveilleux, de véritables hymnes à la vie. Nous pourrions être dans un tableau de Jérôme Bosch, entre l’odeur infernale des charniers et les pirouettes de la comédie. Des ruines fumantes monte un chant tragique et cocasse, candide et généreux. Les morts viennent tirer les pieds des vivants et inversement, car ici on ressuscite, fut-ce un moment, le temps de choisir son lieu et son heure. Ici hommes et bêtes sont intimement liés, à l’image de ces souvenirs qui en convoquent d’autres, qui en entraînent d’autres, tendent la main pour une poignante et joyeuse sarabande. Ici les coqs à l’âne, les cochons, chiens, finissent par former des cadavres exquis tout à fait éloquents.




Et si ce jour-là, mon père s’était mis à raconter toutes ces histoires, qui sait où il en serait encore aujourd’hui. Il aurait fini comme l’idiot qui, à force de raconter, avait inventé que les Russes étaient arrivés en Italie avec des singes indiens...
Histoires d’un idiot de guerre

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