De fausses notes en gammes maladroites, Jacques Gamblin le dit tout net, ses tentatives de
pratiques musicales sont restées vaines, au grand dam de sa mère. Finalement, son instrument
de prédilection sera sa voix. Et il l’utilise à merveille pour nous entraîner à sa suite dans cette
lecture concert concoctée spécialement pour le 30e anniversaire du festival Jazz sous les
pommiers en mai dernier. Car musicalement, le jazz et sa capacité à inventer sur le vif à partir
d’un thème fascinent le comédien comme il l’explique : « C’est toujours physique, organique, pulsionnel, c’est toujours… improviser. Et c’est ce qui me fait triper ! ». Dans cette aventure, il s’associe au pianiste Laurent de Wilde, l’un des pionniers de la révolution électronique du jazz
des années 2000, accompagné de cinq musiciens dont un DJ. Les six musiciens rejoignent
le comédien sur scène grâce à une présentation sensible de chacun de leurs instruments.
Jacques Gamblin fait jazzer les mots, les siens mais également ceux empruntés à d’autres
auteurs. De phrases verbales en phrases musicales, les échanges fusent sur fond de jazz, de
funk, de soul, de blues comme autant de conversations entre sept voix uniques.