Cette pièce, Jean-rené Lemoine l’a écrite quelques années après l’assassinat de sa mère à Haïti. Elle est donc bâtie sur une histoire vraie.

Pour donner à cette histoire personnelle la portée commune qu’elle revêt, je confie cette parole à un chœur de trois jeunes hommes. J’ai envie de les voir se dévoiler au travers des mots de Jean-rené Lemoine pour parler de leur rapport à la mère.
Il s’agit également de s’échapper de l’histoire de l’auteur pour faire entendre une fiction. Nous convoquons ainsi la figure du chœur pour naviguer entre le drame intime et ce rapport à la mère vécu d’une façon universelle.
Ce chœur d’acteurs amplifie, démultiplie et isole la parole et les identités. C’est un trio solidaire de l’histoire qu’ils racontent, leurs identités s’entremêlent, se dédoublent.
Il s’agit ici de jouer avec les perceptions, de ne pas découper le texte pour résoudre des questions de sens, mais de distribuer la parole, de travailler sur le rythme et sur la sensation pour rendre perceptible et sensible chaque mot, chaque mouvement de pensée.
Les trois acteurs s’échangent la parole, se relayent, puis parlent d’une seule voix. Ce chœur est source de sensible. Ce chœur est organique. il permet de s’échapper du réalisme de cette histoire vraie, de l’introspection d’un homme et fait en-tendre un chant polyphonique.