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Face nord

Mika Lafforgue ( Conception ) , Arno Ferrera ( Conception ) , Alexandre Denis ( Conception ) , Alexandre Fray ( Conception ) , Pierre Déaux ( Mise en scène )


: Présentation

“Tu peux compter sur moi.” “Quoiqu’il arrive, je ne te laisserai pas tomber.” Ouais… C’est facile à dire, c’est moins facile à faire. Défenseurs d’un cirque qui serait “un art d’action vers la recherche d’humanité”, les acrobates de la compagnie Un loup pour l’homme mettent les belles paroles en actions, pas moins belles à voir. De portés en pyramides, d’escalades en étreintes, les quatre hommes jetés dans l’arène expriment tour à tour la solidarité, le doute, la confiance… avec quelques viriles prouesses à l’appui.




Au départ, ils étaient deux acrobates : le porteur français Alexandre Fray et le voltigeur québécois Frédéric Arsenault. Puis, ils se sont multipliés grâce à deux nouveaux partenaires : Mika Lafforgue “masse puissante et instinctive” et Alexandre Denis “voltigeur espiègle et un brin dandy”. Quatre gars, quatre athlètes aux corps hyper entraînés, quatre physiques avec leurs forces, leurs agilités et aussi leurs limites. Ensemble et sur scène, ils explorent quelques figures masculines presque imposées : la compétition, la puissance, la violence, la combativité… Mais aussi la fraternité, les plaisirs enfantins du jeu, ou les joies et les douleurs du sport vécu comme “une lutte, avec la physique, la nature, avec soi, l’autre, le frère, le copain”. “Je récuse l’idée de compétition, écrit Alexandre Fray, mais apprécie l’acte de se mesurer à. Se jauger, s’apprécier. Se lancer des défis, se mettre à l’épreuve. Sans forcément qu’il y ait échec ou réussite.”


Limites


Autant que l’homme est un loup pour l’homme, l’acrobate est une restriction pour l’acrobate, selon le credo de la compagnie qui “s’attache à défendre une vision de l’humanité faite d’êtres sociaux, différents autant que dépendants les uns des autres. Épris de puissance et de liberté, l’acrobate y apparaît sans cesse aux prises avec ses limites ; l’homme y révèle dans l’épreuve de sa relation à l’autre grandeur et faiblesses, la complexité de sa nature”. Force, fragilité, contact : ces questions, Alexandre Fray les a explorées jusque dans un projet surprenant, intitulé “Grand-mère”, où il confrontait sa pratique de porteur au contact de personnes âgées, ménageant l’intimité d’une rencontre entre une vieille dame et un acrobate.


Combat


Mais c’est sur un autre versant, par la face nord, qu’on trouve ici le quatuor. Cernés par un public tout proche, les quatre y affrontent des obstacles invisibles, vont devoir se serrer les coudes, se tenir la main, marcher, courir, sauter, attraper, grimper, grimper encore, avancer toujours… Un spectacle qui a failli s’appeler “Un combat douteux”, pour citer John Steinbeck, qui citait lui-même le poète John Milton : “Qu’importe la bataille perdue ? Tout n’est pas perdu – la volonté indomptable, la revanche, la haine immortelle, et le courage qui jamais ne cède ni se soumet.” Inlassables, obstinés, jetés à terre pour mieux se relever, les acrobates ne cèdent pas un pouce de leur terrain et leur jeu, aux règles étranges et sans cesse renouvelées, devient un plaidoyer, masculin et sensuel, pour la communauté. Rien de nouveau, pourra-t-on dire : ne nous a-t-on pas toujours répété que l’union faisait la force ? Sauf que c’est beaucoup moins palpitant à entendre qu’à regarder.

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