Après le succès de Yaël Tautavel ou l’enfance de l’art et Jojo au bord du monde, Nino D’Introna a commandé à Stéphane Jaubertie une fable aux accents mythiques, qui traite des relations familiales dans ce qu’elles peuvent avoir de plus complexe.

Lors d’une promenade en forêt avec son fils, un père mordu par un serpent rapetisse et devient « haut comme une cerise ». De retour à la maison où les attend la mère, il est installé dans une boîte en carton sur la table de la cuisine. Dès lors, il n’a plus qu’une idée en tête : retrouver sa taille d’homme. Pour ce faire, il décide de partir à la conquête des sommets… de la littérature !

Pour laisser infuser ce texte foisonnant et donner aux comédiens un espace de jeu à leur mesure, Nino D’Introna privilégie une mise en scène d’une grande sobriété. L’esthétique japonisante, l’ambiance sonore, les couleurs posées par petites touches confèrent à cet objet théâtral la force d’un haïku^[1]. Jouant avec les ombres et les émotions, il ne cède ni au tragique ni au rocambolesque des situations, mais souligne avec délicatesse la force universelle de l’histoire. À l’image de ses héros (extra)ordinaires, Everest nous incite à transcender les épreuves de la vie, gravir avec espoir nos montagnes intérieures pour enfin accéder au bonheur.