theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Et puis le roulis »

Et puis le roulis

+ d'infos sur le texte de Milène Tournier

: Note d’intention de mise en scène

Et puis le Roulis est un texte qui propose une poésie énergique, sensible, où tout ce qui fait sens se dit en creux, en vague, en sous-texte, déployant sa propre symbolique. L’écriture est nerveuse, elle se reçoit par blocs, par phrases interminables faites d’hésitations et de détours qui ne mènent qu’à des absurdes douloureux ou comiques.


L’écriture de Milène est écorchée, elle a l’urgence du verbe. C’est un mouvement farouche, un roulis impulsé par le doute, par la peur, par la fragilité de l’humain en réaction à la société qui l’entoure. C’est cette façon de dire les choses, de raconter, d’animer le vivant, de prendre la parole, sans nécessité de faire passer des messages, des idées, dans un monde toujours plus productiviste, sans nécessité d’être du côté des bons, de s’inscrire dans une morale, qui m’a bouleversé et donné envie de mettre en scène Et puis le Roulis.


Et puis le Roulis est un spectacle qui traite de la nécessité du deuil dans toutes formes d’accomplissements. Le personnage principal est un reflet, un ersatz, de l’homme contemporain. Il s’autodécrit d’ailleurs non pas comme «le produit de leurs de ses parents amours» mais comme «le produit de son époque». L’époque est un troisième parent, invisible, et les déterminismes sociaux sont larvés partout dans nos être les plus intimes.


Et puis le Roulis est un projecteur braqué sur un personnage en manque de repères, en proie à des angoisses existentielles écrasantes, paralysé dans un monde où tout va trop vite, où la pensée ne peut plus excéder la minute, où il ne comprend rien, ne digère rien et où même la mort est niée.


Dans cette autre chambre, qui n’est plus celle de l’enfance, Jacques est encombré du passé. Les mensonges de sa mère, les absences de son père, parents qui continuent pourtant d’aimer in- conditionnellement, sont autant de fleurs à la boutonnière qu’il ne saura plus ôter sans se piquer les doigts. Jacques condamne les adultes qui ont ternit trop tôt le paysage de son enfance. Et puis le Roulis signe la fin du conte, la fin de l’insouciance. La pièce propose de ré-envisager l’existence avec la conscience de notre finitude. C’est un autre monde qu’il nous faut inventer, mais aussi une autre temporalité, un nouveau chemin vers l’accomplissement de soi et l’apaisement.


Jacques prend le seul chemin qui lui est possible d’emprunter pour guérir : Il retraverse une empreinte émotionnelle. Ses souvenirs en sont les miroirs déformants mais aussi les guides : souvenirs des mots employés par ses parents, souvenirs de ses émotions passées. Il rejoue l’Histoire familiale pour accéder à la compréhension de quelque chose qui le dépasse, et qui dépasse même jusqu’à son origine. Cette compréhension empirique, cette libération poétique débarrassée enfin de la quête du pourquoi au profit du comment, vont permettre à Jacques d’accéder à une certaine résilience, une réappropriation du sens, même si elle doivent passer par un deuil douloureux. La souffrance et la joie ne sont qu’un seul mouvement.


Voilà ce que nous dit Et puis le Roulis : Le deuil est nécessaire au grandissement, à l’accomplissement. Et le deuil prend du temps - même à un enfant du XXIème siècle

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.