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Et on est toutes parties

mise en scène Léa Chanceaulme

: Note d’intention de Gala Ognibene

L’enjeu scénographique est de taille : suivre ces trois femmes tout le long de leur voyage initiatique et emmener le spectateur avec elles. Le texte est très riche, une trentaine de lieux se suivent et ne se ressemblent pas : carcans dont on s’extirpe, espaces sombres ou lumineux, étriqués, vastes, concrets ou symboliques.


La première question que je me suis posée est donc : Comment faire évoluer l’horizon de la même manière que les femmes de la pièce font bouger les lignes de leur vie ? Comment aider ce processus, discrètement, et accompagner la transformation de ces chrysalides ? Comme si l’horizon était visible depuis le début mais qu’elles ne le voyaient pas. Puis elles écartent les murs et déroulent un nouveau chemin, qui sera le leur, et qui continuera d’accueillir leurs expériences et d’évoluer.


Dans la première partie, on rencontre une à une Jane, Jenny et Gena, qui ne se connaissent pas, chacune dans une situation de bascule interne. L’espace est très cinématographique. Enchaînement de focus, espaces serrés et délimités, confinement malheureusement souvent lié au statut féminin dans lequel les trois actrices évoluent, lumières grises et espaces noirs. Tous les ingrédients propices au déraillement sont mis en place, propices à la sortie de route. Puis elles se rencontrent devant un mur, la frontière, qui devient tangible ici et leur union se scelle devant cette limite à franchir.


Dans la deuxième partie, celle de la zone, l’espace fonctionne autrement : plus énigmatique, plus climatique aussi, le temps se trouble et les temporalités se mélangent. Comme si les lieux de la première partie pouvaient ressurgir ici. C’est également l’espace du rêve. La couleur revient petit à petit, comme le sang qui vient colorer les joues de quelqu’un qui a couru. Les personnages se l’approprient enfin, et deviennent actrices de leur vie et de leur espace.


Dans la troisième partie, l’espace se déconstruit : ce que l’on pourrait prendre pour un champ de ruines s’avère plutôt être les fondations à nu de quelque chose à reconstruire. Il y a beaucoup d’espoir et d’excitation là-dedans ! C’est également la boîte noire magique du théâtre, celle partagée dans le moment présent avec le public. Comme si après tout ce cheminement, elles revenaient au même point mais que tout avait pourtant changé…

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