Une Passion, une démarche

« Et le coq chanta... » est né de la rencontre entre Alexandra Lacroix et François Rougier autour d’un opéra de Haydn en 2012.

Tous deux s’interrogent sur les modes actuels de production lyrique qui ne favorisent pas vraiment l’expérimentation et l’entrée en profondeur dans une oeuvre. Forts de ce constat, ils initient un ambitieux projet autour des Passions de Bach qui intègre le temps de la recherche. Christophe Grapperon, bras droit de Laurence Equilbey à Accentus, et une belle équipe de chanteurs, de comédiens et d’instrumentistes les rejoignent, motivés par une démarche inédite au service d’une musique fondamentale.

Ils aspirent ensemble à un travail de laboratoire qui met en jeu différentes disciplines et différents outils dans le but d’instaurer un véritable dialogue entre le texte, la musique, l’espace et les corps.

Parce qu’elles mettent en scène un dieu fait homme, éprouvant notre corporalité jusque dans la souffrance physique et la mort, les Passions sont le lieu idéal pour se mettre Bach dans le corps, pour goûter sa langue dans notre bouche, sentir sa musique entrer dans nos tripes et prendre chair en nous.

Pour retrouver le sens profond de cette histoire, pour explorer cette mise en chair du divin, nous voulons incarner et investir généreusement la musique de ces Passions, la sortir de l’immobilité de l’oratorio et lui donner vie sur un plateau de théâtre. Chaque interprète qu’il soit à l’origine instrumentiste, comédien ou chanteur va chercher comment s’approprier cette histoire, comment la faire sonner et comment la faire résonner dans son corps pour devenir le porte-parole, l’exégète d’un récit en fusion.

La trahison

Nous ne pouvons pas traiter tous les épisodes des Passions de Bach en même temps. Avec « Et le coq chanta... » nous nous attachons à un premier thème, celui de la trahison, celui par lequel tout commence.