L’amour se plaît à unir les contraires? Il aimante la modeste, sage et pieuse Aline et le meilleur parti du village, Julien, le fils du syndic : « L’amour entre dans le corps sans qu’on l’entende ; mais, une fois qu’il est dedans, il ferme la porte. » nous rappelle C.F. Ramuz. Du moins est-ce le cas pour Aline, jusqu’à se transformer en une passion dévastatrice et criminelle…

Troisième volet d’une complicité musicalo-littéraire entre Thierry Romanens et Format A’3 (Voisard, vous avez dit Voisard et Courir), cette nouvelle collaboration fera résonner sur les planches les mots puissants de Charles Ferdinand Ramuz. Une subtile rencontre entre le parlé et le chanté qui marie des extraits du premier roman de l’auteur vaudois et des réflexions du comédien romand sur le monde qui l’entoure. Ce qui se joue ici, c’est une histoire d’amour. Une passion, apparemment partagée, entre Aline, jeune fille sage d’une pâleur timide élevée par une mère sans le sou, et Julien, fils d’un riche paysan qui se pose en meneur de bande. Mais si la demoiselle lui ouvre grand son coeur et ses bras, il n’en va pas de même pour son amant, qui ne cherche qu’à assouvir ses pulsions. L’annonce de ses fiançailles avec une autre plongera le village dans le drame… Basé sur un texte âpre et terrible, ce spectacle à la fois poétique et déchirant porte un regard lucide sur nos élans amoureux et leurs impitoyables revirements.