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Enfantillages

+ d'infos sur le texte de Raymond Cousse
mise en scène Serge Irlinger

: Entretien avec Laurent Mascles

Comment avez-vous connu Raymond Cousse ?


J’ai connu Raymond Cousse lors d’une discussion, à la fin de mon spectacle « La Mort Morte » de Ghérasim Luca, en Avignon, avec une programmatrice.
Elle me dit que j’ai le profil idéal pour jouer une histoire de cochon de Raymond Cousse.
J’ai donc cherché cette pièce. C’était « Stratégie pour deux jambons », mon spectacle précédent.


Qu’est-ce qui vous plaît chez Raymond Cousse ?


En lisant « Stratégie pour deux jambons », j’ai été de suite absorbé par l’histoire. Mais surtout, par la verve, l’écriture.
Le style de Raymond Cousse est extraordinaire. Extraordinaire par son éloquence et sa précision. Chaque mot fait mouche.
Par l’entremise d’un cochon, il a le don de faire passer des messages subliminaux, qui, trente ans après, peuvent être interprétés comme étant toujours d’actualité. Il faut lire entre les lignes.
Pour « Enfantillages », Raymond Cousse sait nous décrire chaque situation, chaque odeur, chaque personnage par un phrasé enfantin. Nous sommes de suite transportés dans cet univers à la fois idéalisé, juste, cruel et tendre.


Pourquoi monter deux fois de suite un texte de Raymond Cousse ?


Il y a des auteurs qui nous parlent plus que d’autres, qui arrivent à nous faire passer beaucoup d’émotion. C’est ce que je ressens en lisant Cousse.
Raymond Cousse n’a pas écrit beaucoup de livres, ou du moins, pas assez. Il ne s’en est pas donné le temps. Mais chaque pièce a eu un succès international.
En lisant ses pièces, ses romans, ses essais et ses pamphlets, je me suis pris de sympathie pour lui et avec beaucoup d’empathie. Je pense qu’il y a beaucoup de lui dans ses textes, surtout dans « Enfantillages ». Marcel n’est pas anodin et il n’est pas un personnage fictif. Raymond Cousse a eu un ami, très proche et mort très jeune, dont il ne s’est jamais remis de sa disparition. J’y reconnais Marcel dans « Enfantillages »
Raymond Cousse était un écrivain hors du commun, grandiose et torturé. Son écriture me touche au plus profond de moi. A chaque lecture d’« Enfantillages », j’en frissonne d’émotion.
C’est pour ces raisons que j’ai eu du mal à quitter l’univers de Raymond Cousse et que j’ai décidé de jouer « Enfantillages ».


Quels sont les points forts d’Enfantillages ?


Outre une écriture au cordeau, comme sait le faire Raymond Cousse, nous nous attachons très rapidement à ce garçonnet. Tour à tour, nous pouvons passer d’un sourire à l’angoisse, d’un éclat de rire à une très grande tendresse. Raymond Cousse parvient à mêler la poésie à des situations quelque peu crues sans y être vulgaire.
Le monde de l’enfance y est extrêmement bien perceptible. Nous retournons à nos dix ans et nous fleurons le cours d’eau où il faisait bon de jouer à la course avec des bouchons de liège ; le goût amer des bêtises ; l’excitation des situations cocasses et la peur de se faire gronder.
« Enfantillages » est un vivier de rapport humain, de générosité, de sentiments.
L’écriture y est percutante. Ce qui demande une grande exigence sur le travail de l’acteur. Le public est de suite transporté dans la nostalgie de son passé.
« Enfantillages » séduit par son efficacité envoutante.

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