Cela pourrait être une femme et ce serait Médée. Cela pourrait être un homme et ce serait La nuit du chasseur. Ici, ce sera un homme et je le jouerai.
Un homme, donc, dans un lieu indéterminé, dans un temps indéterminé, parle.
Un petit garçon et une petite fille sont là, immobiles, ils se regardent et se plongent dans les yeux de l’autre.
C’est un temps rêvé. Peut être, peut être pas.
Puis par le prisme de ces deux enfants se poseront les questions de la mort, du temps, du désir naissant, de la responsabilité de donner la vie.
Ce sera un monologue, forme que je n’ai jamais travaillée et à laquelle je vais me confronter. Après avoir parcouru des oeuvres mobilisant des équipes nombreuses, ce projet permet de réinterroger le processus de travail en le centrant sur une seule et unique voix.
Aussi, le dispositif sera simple, une boite constituée de panneaux légèrement réfléchissants créant un espace trouble d’où jaillira la parole.
Cet espace sera modifié, contrarié par la lumière.
Les enfants seront peut être présents en figures fantomatiques, des enfants sans visage. Ainsi un corps sera plongé dans un espace / temps obscur, tenu dans une immobilité mouvante, vibrante par les mots.

Thomas Bouvet