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Encore plus, partout, tout le temps

Collectif L'Avantage du doute ( Conception )


: Présentation

Encore, car il s’agit de voir notre monde comme encore en cours de construction, et pas comme un monde déjà construit, ou déjà détruit. Détruit par le choeur puéril des « encore ! » d’une humanité aveuglée par son incommensurable désir, qui en veut toujours plus. Et quand elle commence à scier à la tronçonneuse la branche sur laquelle elle est assise, et qu’elle finit par se casser la gueule, il faut la soigner en lui racontant des histoires.


Plus, c’est parce qu’on est bien obligés d’agir contre la sidération dans laquelle nous saisissent la multitude des informations que nous recevons quotidiennement sur la catastrophe, les catastrophes : celle de la grande échelle, catastrophe écologique qui nous submerge dans toutes ses dimensions, au point de devenir une catastrophe intime, qui bouleverse même jusqu’à notre corps.


Partout, c’est là où nous tentons de défoncer la frontière entre la rationalité et la poésie, entre la réalité et nos visions. Nous voulons mettre à mal cette vieille séparation qui nous entrave, et c’est peut–être le premier pas vers une manière de vivre sûrement plus joyeuse et peut-être plus durable ? Cette division néfaste entre notre capacité de fabuler, notre désir de faire autrement et le prétendu pragmatisme de ceux qui disent justement « qu’on ne peut pas faire autrement » est vieille comme l’histoire de la surexploitation de notre environnement et de toutes nos ressources, jusqu’aux corps des femmes. Mais cette division peut être bougée, voire brisée, non ?


Tout le temps, c’est parce qu’il est trop tard pour se lamenter sur les dégâts déjà causés, et qu’il faut de toute urgence faire des plans à notre échelle, faire feu de tout bois imaginaire pour changer nos manières de nous voir et d’être ensemble. Et parce qu’on doit commencer par en rire, par se regarder franchement et se trouver aussi quand même tout à fait comique jusque dans nos paniques ; pour tenir et arriver à relier la connaissance que nous avons de la crise, dans laquelle nous sommes jusqu’au cou, avec le commencement d'une action. Même pétris de nos doutes, même en pleine dépression : parler, crier, établir de nouveaux liens. Tout commencement est divin.


Encore plus, partout, tout le temps c’est donc notre cinquième spectacle : avec un gros ours blanc atteint de solastalgie, et bien sûr avec sa banquise qui fond avec lui, avec des femmes fatales dévastées et des déesses inquiétantes, avec un rôti brûlé, des oeufs bio du Limousin et un arc bandé à bloc, avec une clameur aussi violente qu’harmonieuse et libératrice, avec une tempête filiale destructrice, avec un vieux cinéaste mythique en fauteuil roulant au pied d’une allée de colonnes gréco–romaines, et sans oublier la servante à col blanc amidonné tout juste sortie des vestiges de ce jour. Tout ça en une heure et quelques, sous anthropocène, dans un couloir d'hôpital récupéré sur un tournage de télévision, et en pleine conversation avec vous.

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