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Accueil de « En même temps »

"Mon théâtre, je le fais de manière à ce que l'on puisse, à tout moment, voir comment tout est conçu, fabriqué." E. Grichkovets


Un homme seul en scène, le narrateur. Il s’adresse au public … Difficile de trouver sa place dans ce monde quand son organisation ne vous plaît pas, quand vous êtes obligé de. D’un seul coup, l’état d’urgence s’impose, il ressent le besoin urgent de nous faire comprendre comment son monde fonctionne. Il part à la recherche de sa vie, des événements qui la constituent. Le narrateur fouille son passé. Il veut comprendre ce qui se passe à l’intérieur de lui. Les chocs ressurgissent sans chronologie. Et en même temps, le monde lui saute aux yeux. Il l’explore, le constate, le dénonce mais ne l’agresse pas.


Entre loufoquerie et sensibilité, le texte fait surgir la difficulté d’un homme à vivre dans un monde où la réalité ne devrait pas être celle que nous vivons mais celle qu’il ressent. C’est une apnée où la pensée fuse, s’arrête en chemin, bifurque, prend à témoin le spectateur. A la recherche de l’intensité perdue ou égarée, il tente de relier le visible à l’invisible, le réel et l’imaginaire … où tout devrait se passer d’un seul coup et en même temps.


Grichkovets nous parle de nous quand il parle de lui : et où je suis MOI ? La réponse se situe à l’endroit de notre animalité où la réflexion n’a pas sa place : RESSENTIR. Mais ressentir se passe à l’intérieur et ne prévient pas. L’étincelle surgit d’un concours de circonstances et Grichkovets place le débat à ce niveau-là : l’Instant Présent.


C’est cette urgence de l’instant qui m’est apparue lorsque j’ai lu le texte la première fois et c’est ce même enjeu que je veux poser sur une scène de théâtre. Que les spectateurs vivent cette expérience du ressenti, qu’ils soient confrontés à la question de savoir où ils sont EUX au moment où ils assistent au spectacle et tenter ce pari que, d’un seul coup et en même temps, chaque spectateur ressente cette expérience comme la sienne et la vive.


L’Homme est placé au centre du débat et pourtant il ne s’agit jamais d’un épanchement narcissique. De plus, Grichkovets offre ici une place laissée vacante par « le monde en marche » qui ne se soucie plus du tout de l’individu et qui tend plutôt à l’empêcher de se poser la question - et où je suis MOI ? - et lui dit merde en douceur.

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