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Elle et mon genre


: Présentation

ELLE ET MON GENRE nous parle de la réalité que subissent les femmes dans notre société. Bien que les femmes soient le thème principal du spectacle, un autre thème, moins évident, a été omniprésent pendant le processus d’écriture, à savoir le regard que nous, hommes et femmes, portons sur la réalité des femmes.


Nous connaissons tous les problèmes de cette moitié de l’humanité : violences de genre, différences salariales, partage inéquitable des tâches ménagères… Attendez une seconde ! Avez-vous ressenti, lorsque vous avez lu « nous connaissons tous », une légère fatigue ? Voire même une petite envie d’arrêter de lire ? Si « nous connaissons tous », alors à quoi bon en parler ? Il semblerait que la lutte pour les droits des femmes en occident soit dominée par ce qu’on pourrait appeler le syndrome du « nous le savons déjà », qui nous invite d’un côté à tourner vite les pages, et de l’autre à investir notre indignation dans ce qui se passe dans d’autres cultures – car dans la nôtre, « nous le savons déjà », nous avons déjà beaucoup avancé. C’est ainsi que ceux, et surtout celles, qui résistent et persistent à dénoncer les injustices que subissent nos concitoyennes sont facilement censuré-e-s parce qu’ils/elles s’obstinent à nous dire juste ce que « nous savons déjà ».


La représentation qu’on se fait d’une injustice est déterminée par le regard qu’on y porte. Il nous faut donc provoquer, secouer et réveiller notre regard, il nous faut ôter la couche de poussière qui couvre ce que « nous savons déjà » et redécouvrir les femmes dans toute leur grandeur et avec toute la considération qui leur est due.


L’art du conte nous invite, pour un instant, à fermer les yeux et à nous distancier du réel. C’est bien sa force, car curieusement c’est en plongeant dans le mensonge que le conte touche et appréhende une vérité, sa vérité. ELLE ET MON GENRE n’avance pas des consignes ni ne propose une stratégie ou un rapport politique car, certes, l’art n’a pas le pouvoir de changer la réalité, mais il peut agiter et secouer le regard qu’on porte sur elle, ça oui. ELLE ET MON GENRE présente une série de contes sur des thèmes comme la maternité, la violence ou la dictature du complexe mode-beauté ; parfois ces contes, par le biais de la fantaisie et de l’improbable, s’éloignent de la réalité pour mieux se rapprocher d’elle. Ces contes évoquent les premiers plans de l’injustice, ce sont des portraits de femmes comme madame et monsieur tout-le-monde qui, avec leur tendresse, leurs blessures et leur gloire, font face à l’injustice et à ses contradictions. Avec curiosité et respect, ELLE ET MON GENRE expose sur scène des éléments de réflexion et laisse au spectateur le soin de composer lui-même les conclusions et les leçons à en tirer.


ELLE ET MON GENRE propose un regard sur la réalité des femmes. C’est, certes, le regard d’un homme, blanc en plus, hétérosexuel en principe, avec un passeport européen, résident belge et de surcroît cata- lan ! Mais ce regard, mon regard, est comme mon identité, toujours à la merci de l’empathie, car si je suis Alberto Garcia, il m’arrive d’être Salvador Allende, il m’arrive d’être Palestinien, ou d’être noir, Indien ou homosexuel, il m’arrive d’être le jeune homme qui cherche son premier emploi, l’handicapé devant un ascenseur en panne, la femme agressée qui cache un bleu derrière une mèche de cheveux, l’enfant lors de son premier jour d’école ; j’étais Charlie, et je serai toujours Hiroshima et Auschwitz. Dans ce sens, et même s’il appartient en premier lieu aux femmes d’être les architectes de leur propre « libération », je suis les femmes, nous sommes les femmes. Les injustices qu’elles subissent sont ancrées dans les tripes de l’humanité entière, elles sont « nos » injustices et nous, hommes et femmes, ne pouvons pas y être indifférents, puisque la lutte pour les droits des femmes est intimement liée à la lutte pour les droits de l’humanité.


Si l’on considère l’histoire de l'Occident, on voit que les droits des femmes ont beaucoup avancé, c’est indéniable. Mais ces droits sont terriblement fragiles et nous nous devons d’avoir toujours bien présents à l’esprit les propos de Simone de Beauvoir :


« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ».


Avec ELLE ET MON GENRE, j’apporte ma pierre à l’édifice.

Alberto García Sánchez

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