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Elf, la pompe Afrique

+ d'infos sur le texte de Nicolas Lambert
mise en scène Nicolas Lambert

: L'écriture

Alfred Sirven : Je répète, Monsieur le Président. J'avais de l'argent, mais cet argent, je ne me l'envoyais pas. Je l'ai reçu… Ne me regardez pas d'un air interrogatif, Monsieur le Président. Si on veut me donner tous les pouvoirs, ceux du PDG, ceux du directeur financier ou du directeur des hydrocarbures, alors je retourne dans ma cellule et je vais faire mes dix ans !
Le président du Tribunal : M. Sirven, le tribunal voudrait comprendre… Vous vous êtes engagé à dix-sept ans dans la Résistance, vous avez été décoré de la Croix de Guerre avec cinq citations, vous étiez inconnu des services de justice… Que s'est-il passé, M. Sirven, pour qu'il y ait … ces faits, ce... dérapage ?
Alfred Sirven : C'est une question que je me pose encore –(soupir).
Le président du Tribunal : Le Tribunal vous la pose, Monsieur !


Même si toutes les paroles prononcées là sont des paroles rapportées (du procès mais aussi des interviews et autres autobiographies…), on peut parler d’un travail d’écriture.


Face à cette masse de témoignages et d’informations, l’auteur a fait des choix pour construire un spectacle qui nous laisse croire que nous assistons à deux heures de procès. C’est un imbroglio politico-judiciaire - relatant une affaire opaque, des pratiques occultes - qui s’éclaircit peu à peu sous nos yeux.


« elf, la pompe Afrique » pointe du doigt, avec humour et sans haine, ni mépris, les « dérapages » de ces hommes qui s’agitent à la barre des inculpés et nous aide à comprendre le mécanisme de ces dérives.


A nous de juger.


« J’ai assisté à la plupart des audiences sur les quatre mois. Ce que je propose sur scène est une synthèse. Les propos qui sont tenus par les personnages ont été tenus par eux. Pour les faire rentrer dans le temps du spectacle je me suis cependant autorisé quelques licences :


Les audiences étant publiques, les journalistes* peuvent se saisir de ce qui se dit pour le donner à leurs lecteurs, c’est dans cet esprit que ce spectacle est écrit. Cependant, aucun enregistrement n’est autorisé dans la salle d’audience, ce sont donc mes notes et l’interprétation que j’en ai qui sont soumises au public. De même qu’à la lecture des articles de presse, les tournures de phrases peuvent varier sous la plume de tel ou tel journaliste, je n’ai bien sûr pas noté systématiquement tous les mots prononcés. Mais la confrontation avec les articles parus me conforte dans l’idée que ce spectacle respecte l’esprit et la lettre du procès.


Les propos que je fais tenir au Président du Tribunal peuvent ne pas avoir été tenus par lui mais ici, par un avocat, là par un ou une procureur. Dans les derniers propos il s’agit des questions d’un journaliste. À part dans ce dernier cas, je lui fais donc tenir les propos de la Justice.


Enfin dans certains cas, certaines relances tenues par tel ou tel peuvent avoir été placées dans la bouche d’un des prévenus pour faciliter la fluidité du spectacle mais ne dénature en rien l’intégrité de leurs discours.


Je n’ai retenu que l’évocation d’un ou deux volets suffisamment représentatifs à mes yeux. C’est une lecture « partielle et partiale » du procès que je propose. »


Nicolas Lambert

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