Le thème central de Ein Sportstuck est la production, la commercialisation et la vente du corps humain et des émotions dans le sport. Dans son texte, Jelinek déboulonne le mythe de l’innocence du sport en mettant en lumière l'agressivité, l'hostilité et l'obéissance aveugle inhérent à la mentalité de l'équipe.

Pour Jelinek, le sport est "la guerre en temps de paix". A travers l'exploration de l'obsession de la société contemporaine avec fitness et de la culture du corps, et son rejet des « corps faibles», Jelinek considère la mentalité de groupe comme une force unificatrice mondiale. Elle rejette l'idée romantique du sport, comme il est dépeint dans les médias aujourd'hui, comme la tentative d'un individu à repousser les limites de son corps et son capacité, mais plutôt comme une hystérie de masse diffusée en direct sur les écrans de télévision.

Jelinek a écrit ce texte pour le théâtre, et bien que structurellement le texte ne ressemble pas à un jeu (il s'agit plutôt d'une série de monologues livrés par une femme, vieille femme, la victime, Andy – Le super-athlète et l'Auteure), il est extrêmement théâtral. Le chœur occupe une place centrale et il est la voix la plus importante dans la pièce. La langue dans le texte n'est pas seulement utilisée pour livrer le sens, mais aussi comme un dispositif rythmique qui porte les idées.

En brisant les limites entre l'évènement théâtral et l'évènement sportif, ce spectacle tourne la gymnastique linguistique de Jelinek en prouesse Olympique tant pour les comédiens que pour les spectateurs.