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Dom Juan

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: Dom Juan vu par...

Extrait du dossier Pièce (dé)montée
Annexe (2) voir l'article : A vous de jouer

Sganarelle à Gusman (I, 1)


1. (...) tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou,qui passe cette vie en véritable bête brute, en pourceau d’Épicure, en vrai Sardanapale,qui ferme l’oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu’on lui peut faire,et traite de billevesées tout ce que nous croyons.


2. Tu me dis qu’il a épousé ta maîtresse : crois qu’il aurait plus fait pour sa passion, et qu’avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat. Un mariage ne lui coûte rien à contracter ; il ne se sert point d’autres pièges pour attraper les belles, et c’est un épouseur à toutes mains. Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui ; et si je te disais le nom de toutes celles qu’il a épousées en divers lieux, ce serait un chapitre à durer jusques au soir. Tu demeures surpris et changes de couleur à ce discours ; ce n’est là qu’une ébauche du personnage, et pour en achever le portrait, il faudrait bien d’autres coups de pinceau. Suffit qu’il faut que le courroux du Ciel l’accable quelque jour ; qu’il me vaudrait bien mieux d’être au diable que d’être à lui, et qu’il me fait voir tant d’horreurs, que je souhaiterais qu’il fût déjà je ne sais où.»


Sganarelle à Dom Juan (I, 2)


3. (…) je ne sais que dire, car vous tournez les choses d’une manière, qu’il semble que vous avez raison ; et cependant il est vrai que vous ne l’avez pas. J’avais les plus belles pensées du monde, et vos discours m’ont brouillé tout cela. »


Charlotte à Dom Juan (II, 2)


4. Aussi vrai, Monsieur, je ne sais comment faire quand vous parlez. Ce que vous dites me fait aise, et j’aurais toutes les envies du monde de vous croire ; mais on m’a toujou dit qu’il ne faut jamais croire les Monsieux, et que vous autres courtisans êtes des enjoleus, qui ne songez qu’à abuser les filles. »


Sganarelle à Charlotte et Mathurine (II, 4)


5. Mon maître est un fourbe ; il n’a dessein que de vous abuser, et en a bien abusé d’autres ; c’est l’épouseur du genre humain, et… (Il aperçoit Dom Juan.) Cela est faux ; et quiconque vous dira cela, vous lui devez dire qu’il en a menti. Mon maître n’est point l’épouseur du genre humain, il n’est point fourbe, il n’a pas dessein de vous tromper, et n’en a point abusé d’autres. »


Sganarelle et M. Dimanche (IV, 3)


6. Sganarelle. – Il faut avouer que vous avez en Monsieur un homme qui vous aime bien.


M. Dimanche. – Il est vrai ; il me fait tant de civilités et tant de compliments, que je ne saurais jamais lui demander de l’argent.


Sganarelle. – Je vous assure que toute sa maison périrait pour vous ; et je voudrais qu’il vous arrivât quelque chose, que quelqu’un s’avisât de vous donner des coups de bâton : vous verriez de quelle manière…


M. Dimanche. – Je le crois ; mais, Sganarelle, je vous prie de lui dire un petit mot de mon argent.


Sganarelle. – Oh ! ne vous mettez pas en peine, il vous payera le mieux du monde. »

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