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Dom Juan

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: A vous de comparer

Dom Juan vu par... ses metteurs en scène

Deux versions de la scène 2


Visionner à la suite les deux versions de la scène 2 extraites du film de Marcel Bluwal (1965) avec Michel Piccoli (Dom Juan), Claude Brasseur (Sganarelle) et Julien Verdier (le pauvre) et de la mise en scène de Daniel Mesguich (2002) qui interprète Dom Juan aux côtés de Christian Hecq (Sganarelle) et Philippe Noël (le pauvre) :



Le film de Marcel Bluwal et la captation de la mise en scène de Daniel Mesguich sont disponibles en DVD :

  • Marcel Bluwal, Dom Juan, INA éditions, collection « Les grandes fictions de la télévision », 2008
  • Dom Juan, mise en scène de Daniel Mesguich, Copat, 2004.

Il est intéressant de montrer qu’une mise en scène et son interprétation proposent une lecture orientée et invitent à une réflexion sur ses enjeux.


Observer les costumes choisis, le rapport des corps dans l’espace et la relation des personnages entre eux dans la manière dont se construit l’échange entre Dom Juan et le pauvre : qui domine qui ? au début de la scène ? à la fin ?


Le film de Bluwal


Le film de Bluwal, tourné en décors naturels, met en scène un noble, élégant et conscient de sa supériorité.
Celle-ci est soulignée par sa hauteur (il est monté sur son cheval). Le pauvre est ici un mendiant qui quémande l’aumône (le geste du bras tendu), dominé par l’indifférence (au début) puis par la raillerie ironique d’un seigneur sans pitié et finalement méprisant. La mise en scène de Mesguich est plus hétéroclite. Sganarelle s’oppose à son maître par son accoutrement comique d’infirmière : talons hauts, perruque blonde et blouse blanche très courte, forte poitrine et démarche ridicule. Christian Hecq occupe tout l’espace, tandis que le personnage de Dom Juan reste dans l’ombre, il est d’ailleurs habillé de noir recouvrant une chemise dont seule la blancheur du col dépasse. Contrairement à la scène de Bluwal, c’est le pauvre qui est au centre de l’espace et qui attire l’attention. Sa nudité, recouverte de végétaux, est éclairée d’une couleur chaude. Il ne semble pas du tout en demande, il poursuit son chemin de manière lente et chorégraphique. Il pourrait évoquer une figure christique. Il se dégage de lui une certaine majesté. Si bien que Sganarelle est ridicule tandis que Dom Juan semble impuissant – le pauvre lui tourne le dos. Et c’est finalement Dom Juan qui tombe les genoux à terre comme s’il le suppliait de prendre sa pièce.


Dégager la lecture du metteur en scène.
Le traitement de la scène dans la version de Bluwal est très réaliste et il ressort de cette relation entre Dom Juan et le pauvre une cruauté sociale plus que religieuse. C’est l’opposition entre classes sociales qui est mise en avant. Sganarelle s’efface derrière son maître, il tâche de soutenir le pauvre mais du bout des lèvres. L’espace resserré et la caméra en plongée sur le mendiant soulignent l’écrasement social du pauvre.


La vision de Daniel Mesguich


Mesguich opère, lui, un renversement dans le rapport de domination. La liberté du mendiant éclate et la vraie foi écrase ici le tentateur, réduit à mendier un regard de celui qui le dédaigne.


Prolongement


En prolongement, proposer un travail de recherche afin de montrer les différents partis pris des metteurs en scène majeurs du xxe et xxie siècle3 à partir du tableau proposé ci-après4 et illustrer chacune des mises en scène par un visuel (photo ou vidéo). Les élèves pourront se répartir en sept groupes en s’attachant plus précisément à un metteur en scène. Organiser la restitution du travail en respectant l’ordre chronologique des mises en scène. Les élèves pourront utiliser tous les moyens numériques à leur disposition.


Comparer des interprétations


On trouvera dans la rubrique « Centre de ressources » du site du Théâtre national de Bretagne des photographies et citations permettant de comparer des interprétations. Ces documents sont extraits du programme de salle pour le spectacle Dom Juan ou le Festin de pierre mis en scène par Pierre Barrat au TNB en 1969.


Lire les pages 6 à 14 du programme et confronter les positions de Louis Jouvet, Jean Vilar et Patrice Chéneau sur la pièce en vous appuyant notamment sur les clichés qui accompagnent les textes.


Extraits vidéos de mises en scène


Mise en scène Jacques Lassalle (1993),


Mise en scène de Daniel Mesguich (2002)

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