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Dom Juan

+ d'infos sur le texte de  Molière
mise en scène Anne Coutureau

: Présentation

N’ayant peur de rien et ne reconnaissant « ni Dieu ni maître » autre que son propre désir, Dom Juan menace l’ordre du monde, et le monde se charge de le lui rappeler. Il devient dès lors un révélateur de la comédie sociale et de l’ambiguïté de la vertu, car tous les personnages semblent prisonniers d’une morale figée ou d’un intérêt personnel déguisé. Face à eux, Dom Juan manifeste une extraordinaire puissance de vie et fait preuve d’un courage et d’une exigence hors du commun.


Qui l’arrêtera alors ? Dom Juan aimerait trouver sur son chemin une force qui le dépasse et cette quête l’entraîne au-delà de la morale des hommes, vers le Ciel. Mais le silence de Dieu est insupportable. C’est ainsi que, suivant une inspiration dérangeante, Dom Juan cherche à commettre les actions les plus noires pour provoquer la colère céleste. Chaque rencontre devient l’occasion d’un défi, d’un affrontement métaphysique, et Dom Juan se retrouve, contre toute attente, en dialogue permanent avec le Ciel. Jusqu’à l’obsession. Jusqu’à la damnation.


Car dans son élan vers le mal, il prend du plaisir. Jouir de la souffrance des autres est une façon de blesser Dieu. Sa provocation ultime, c’est la négation de l’autre comme Autre.


Condamné à suivre un désir qui ne peut être satisfait, à tromper sa faim par des nourritures sans consistance, il n’est nul besoin d’intervention divine ou de statue parlante pour infliger le châtiment : Dom Juan est déjà en enfer.


J’ai choisi d’inscrire la pièce dans l’époque actuelle et, à ce titre, de reconsidérer chaque personnage et chaque relation. Nous sommes conduits à nous interroger sur le métissage culturel et les rapports de classes, ainsi que sur les relations entre hommes et femmes ; à aborder les questions de la religion et de la foi, tout comme celles de la famille, du mariage et de l’éducation. Trois siècles et demi plus tard, dans un monde où « les libertins » semblent avoir gagné, où le matérialisme semble s’imposer comme modèle, que reste-t-il des fautes de Dom Juan ? Qu’y-a-t-il d’inaltérable – voire d’insupportable – dans sa conduite qui, aujourd’hui encore, nous trouble ?


La figure de Dom Juan traverse l’Histoire, le Temps, et c’est finalement dans l’écrin de notre XXIème siècle si libéral qu’éclate sa quête de vérité : elle fait apparaître, avec les dérèglements qui s’ensuivent, la figure parfaite de l’homme moderne dont la volonté de remplacer la morale par le désir est peut-être la marque d’un besoin absolu de sens et de transcendance.


Ce qui ne peut manquer de nous toucher…

Anne Coutureau

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