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Divine Party

+ d'infos sur le texte de Alexis Forestier
mise en scène Alexis Forestier

: Purgatory party, second volet du triptyque

Dans l'immédiat prolongement d'Inferno party nous envisageons cette traversée du purgatoire comme une forme en mouvement, un espace transitoire, un passage; il s'agit d'ouvrir un dispositif qui produise physiquement cet effet de traversée (d'arrachement en premier lieu à un état initial qui serait celui de l'enfer) d'attente, puis d'articulation, de mouvement (tendu) vers un état à venir. Nous partons à la recherche de modalités ou de conventions de jeu susceptibles de produire les signes et les composantes d'un état non-figé de représentation invitant le spectateur à s'attarder dans l'entre des formes, des images, des corps en présence, des langues et des matières sonores.


Deux figures occupent initialement ce territoire aux limites indécises, lieu trouble où se défait le cadre spatio-temporel de la représentation, où d'autres corps apparaissent sans que l'on puisse véritablement attester de leur présence. A la parole de Dante dans le texte et aux courts fragments de Kafka chantés se mêlent encore d'autres voix qui font irruption dans ce labyrinthe, à la manière de signaux qui viendraient baliser le chemin. A l'arrière-plan une foule d'ombres se déplace lentement, faisant varier les contours de ce paysage en continuelle métamorphose.


Le purgatoire c'est aussi le passage des seuils, le premier étant celui de l'antipurgatoire, où se meuvent les négligents, dans une vie condamnée à l'attente ou à une sorte de renoncement peu à peu substituée à l'attente.


La représentation n'est plus essentiellement en proie à l'effondrement éprouvé dans Inferno party, la temporalité y est suspendue à des apparitions et des questionnements; tendue vers un possible lieu du dévoilement, la pensée (la parole) y est en mouvement, "dépositaire d'un savoir précisément intermédiaire et voilé."[1] Le mouvement recherché est lui-même assujetti à des effets de suspension, d'arrêt, traduisant l'absence de voie, la difficulté éprouvée à rejoindre l'objet même de l'attente, l'indétermination où celui-ci se trouve.


"Il est tard . Doit-on aller se coucher? Il y a ceux qui veillent sur quelques centaine de personnes que le flux des événements a jeté là: là, pour quelques années. Chacune avec sa petite mécanique de précision: la tête, les yeux, les oreilles; les mains qui saisissent l'espace et les doigts qui s'interrogent et calculent. Chacune dans l'infini de son corps, s'interrogeant sans cesse sur le mystère de son existence; flammes qui scintillent ou s'éteignent. La mort qu'il faut déjouer, avec complicité, dans les scansions naïves du temps. Miracle de dédale journellement recommencé. Nous marchons dans des labyrinthes sans surprise avec des minotaures apprivoisés. L'enjeu est ailleurs; nul besoin de jouer son héros. Sommes-nous Minotaure, sommes-nous Thésée? L'espace est creusé de pistes invisibles qu'il faut pouvoir reconnaître."
Jean Oury.

Notes

[1] Jacqueline Risset, Le Purgatoire, Introduction.

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