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Les Derniers jours de l'humanité

+ d'infos sur l'adaptation de Nicolas Bigards ,

: Présentation

Les Derniers jours de l’Humanité sont depuis longtemps posés sur ma table de chevet. C’est un texte qui m’embarrasse, m’intimide, la puissance et la force qu’il recèle m’ont longtemps empêché de sauter le pas, celui du passage à la scène. Et puis, il y a les circonstances, les rencontres qui font que…


Max Aub revendiquait un théâtre de circonstance, un théâtre qui accueille le temps présent, fusse-t-il condamné à vieillir très vite. Il en va de même pour Karl Kraus : « Mes lecteurs croient que j’écris pour le jour parce que j’écris à partir du jour. Je dois donc attendre que les choses dont je m’occupe aient pris de l’âge. A partir de ce moment-là, elles recevront peut-être une actualité. » C’est l’idée qui m’occupe depuis quelques années avec le projet des Chroniques, un théâtre qui saurait, à l’encontre des conditions actuelles de productions, accueillir le temps présent, faire la place à la rencontre intempestive, inattendue, à l’instant.


Je disais donc, il y a les circonstances.
Celles d’une crise qui risque d’être l’une des plus graves depuis 1945. L’Europe fait face aux ambitions diplomatiques et territoriales de la Russie et de son dirigeant, obligeant ainsi l’Europe de ce fait à s’affirmer enfin comme une réponse possible aux accents patriotiques et nationalistes qui semblent surgir d’un autre âge, qui s’incarnent à la fois par des actes et des discours. Kraus est une voix qui appelle à la vigilance, qui convainc de lâcheté quiconque ferme ne serait-ce qu’un œil durant un seul instant devant la moindre manifestation de l’injustice, de l’arbitraire et de la corruption, et il mérite qu’on l’écoute et qu’on reconnaisse sa force.


Je disais aussi, il y a les rencontres.
Intuitivement, je savais qu’il me faudrait un plateau très particulier pour monter Les Derniers jours de l’Humanité. Une troupe, un groupe, un collectif, une assemblée singulière, jeune mais avec une histoire, et, qui, dans tous les cas, casserait mes habitudes de travail. Je l’ai rencontré. C’est le collectif Zavtra. Ils sont quatorze, ils sortent de l’Académie de Limoges. J’ai fait leur connaissance lors de circonstances exceptionnelles, et nous avons travaillé ensemble quelques heures. Quelques heures seulement mais d’une intensité telle qu’une évidence s’est faite jour, un désir mutuel de poursuivre une aventure commune.

Nicolas Bigards

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