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Dialogue d'un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis

mise en scène Philippe Sireuil

: La Pièce

C’est l’histoire d’un type…, comme dirait Coluche. Ou plutôt de deux types. Ou plus exactement d’un type et d’un chien. Ou plus exactement encore de deux grandes gueules avec deux gros cous (deux « dikkeneke », comme on dit à Bruxelles, ou deux hâbleurs comme on dit ailleurs). De deux grosses têtes à claques : une qui a plutôt tendance à en donner et une autre qui a plutôt tendance à en prendre, juste répartition des tâches, des us et des coutumes depuis que le monde est monde.
C’est l’histoire (fertile en rebondissements) d’une rencontre, celle d’un homme et d’un chien, sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quel homme, ni de n’importe quel chien.
Jugez un peu : le premier, portier d’un hôtel de luxe, loge dans la précarité d’une caravane ; le second lui, passe son temps à faire des cabrioles devant les bagnoles pour goûter aux crissements des carambolages.
Il fallait bien qu’ils se rencontrent…
Face à la bête, l’homme éructe, invective, peste, aboie et grogne ; face à l’homme, le chien, lui susurre comme un renard, mais ose – le comble pour un chien !!! - appeler un chat… un chat. Question rhétorique, nos deux compères pourraient gagner tous les concours : même éloquence, même sagacité, même indignation, même roublardise, même joyeuse irrévérence quant à l’état du monde. Même langue pendante aussi, devant la soif de bonheur et de justice, même appétit à égratigner les puissants de notre monde, à pourfendre la bêtise des uns et l’égoïsme des autres, et même frétillements de queue devant le plaisir.
Mais il faudra bien des rebondissements, des mensonges, des coups fourrés pour que les deux s’apprivoisent. Il faudra surtout une petite fille perdue dans le maquis des protections administratives pour les rendre complices et solidaires d’une envie commune d’un peu de tendresse.
C’est l’histoire d’un con de chien et d’un con de maître.
C’est l’histoire d’un papa qui a perdu sa fille et d’un youki qui la lui rapportera.
C’est l’histoire d’un homme et de son meilleur ami.
C’est l’histoire de deux individus si peu recommandables que je ne songe qu’à une chose : vous les recommander.
Avec la férocité salutaire et joyeuse d’une écriture qui ne prend pas le monde avec des pincettes et qui ne graisse la patte à personne, Jean-Marie Piemme, dans une sorte de « suite canine » à Toréadors que j’avais eu le bonheur de mettre en scène il y a quelques années, nous sert ici l’os, le nerf et la viande d’un beau morceau de théâtre à dévorer sans modération.

Philippe Sireuil

20 février 2007

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