: Sorcellerie
La paysannerie, avant que ne triomphe le rationalisme moderne, a une conception magique, animiste, du monde.
Tout se règle par de délicats équilibres entre forces du bien et forces du mal, sans frontière nette entre le naturel et le surnaturel.
Certains hommes disposent du pouvoir particulier de déclencher ou détourner l'action de ces forces: ils jouent un rôle fondamental dans la régulation des tensions, dans la gestion des difficultés qui traversent les communautés rurales isolées et closes sur elles-mêmes. Les rites, de conjuration, propitiatoires, christianisés ou pas, ont une importance déterminante pour la préservation des hommes, dans un univers naturel rude, impossible à comprendre et à maîtriser.
L'Ecosse médiévale croyait aux saints, que la réforme protestante allait s'efforcer d'extirper; on pouvait s'attirer leur faveur par le sacrifice ou le pèlerinage. Elle croyait aux esprits et aux fées, qu'on se conciliait avec des libations de lait ou l'abandon d'un grain de blé dans le sol. Elle croyait au pouvoir des prêtres, qui servaient les saints, et à celui des sorcières, qui communiquaient avec les esprits, et pouvaient contrôler une part des pouvoirs du démon sur la nature pour faire le bien ou le mal. Persécuter un sorcier alors aurait été aussi absurde que persécuter un saint, ou une fée.
La Renaissance et l'émergence de l'esprit rationaliste, d'un côté mettent en doute les superstitions survivantes du paganisme, de l'autre systématisent et diabolisent ces croyances rurales.
D'après T.C. Smout - A History of the scottish people,
R. Muchembled - Sociétés, cultures et mentalités dans la France moderne
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