Distribution
Présentation
Des arbres à abattre, l’écriture comme un cri. Lors d’un “dîner artistique” donné par les époux Auersberger en l’honneur d’un vieux comédien du Burgtheater, le narrateur, assis dans un fauteuil à oreilles, observe l’intelligentsia viennoise, avec qui il avait rompu depuis presque trente ans. Comme la plupart d’entre eux, il a assisté le jour même aux obsèques de Joana, artiste en marge qui s’est suicidée, le dîner mondain ne s’annonçant alors comme rien d’autre qu’une sorte de requiem pour Joana. Alceste moderne, le narrateur, double à peine déguisé de l’auteur, ressasse son exaspération devant ce petit monde étouffant dont l’art semble la seule préoccupation, et rumine son besoin d’écrire enfin tout ce qui l’empêche de vivre. Depuis longtemps, Claude Duparfait arpente l’œuvre de Bernhard comme un territoire familier, un chemin de connaissance, en écho à sa vie d’homme et d’acteur. Avec Célie Pauthe, qui a mis en scène L’Ignorant et le Fou, ils s’emparent avec cinq acteurs de l’urgence de ce roman majeur, bouleversant, où Thomas Bernhard mène implacablement le procès des artistes et de leurs admirateurs. Un réquisitoire dont l’humour désintégrateur se nourrit d’une quête brûlante : retrouver la vraie promesse de l’art, celle d’une pleine respiration.