: Description du dispositif
LES PRINCIPES SCÉNOGRAPHIQUES :
Un écran ferme le plateau à l’avant-scène pour permettre la projection des séquences filmées. Depuis les coulisses, des accès latéraux à cour et à jardin, permettent de rejoindre un proscénium à l’avant-scène.
Selon l’éclairage, l’espace de jeu situé derrière l’écran, est totalement dévoilé, partiellement visible ou absolument réservé. La surface qui accueille l’image s’ouvre donc sur un arrière-plan, permettant des bascules ou au contraire des chevauchements entre la projection et l’espace de la scène. Cette possibilité d’obstruer ou de creuser l’espace entre en écho avec le développement narratif et la construction d’une histoire faite de fragments recomposés, et de dérives.
Ce dispositif permet de croiser, d’alterner ou de superposer les temps et les espaces. Il permet aussi d’incruster des fragments du plateau dans une image projetée, comme pour donner forme à l’alchimie d’une réalité qui se recomposerait dans un crâne. Dans cette perspective, la scène, traitée le plus souvent comme un espace mental en contre point du déroulement de l’action dans l’image, se caractérise par un certain dépouillement.
Pour la scène, le décor utilisé à l’arrière de l’écran est constitué par des chaises proche de celles que l’on peut trouver dans les espaces collectifs. Placées au lointain et peut- être associées à quelques autres, elles permettront de figurer avec sobriété une salle d’attente d’hôpital.
Le travail de la lumière permettra de pointer certaines zones cet espace dont les éléments seront parfois déplacées comme pour donner l’impression d’un déplacement du cadre de scène dans cet espace. L’espace réel rejoint ainsi le mode de perception propre au cadrage cinématographique.
Pour le décor des séquences filmées, la majeur partie des espaces seront des décors naturels : l’appartement de Oedipe Werner, l’hôpital, la campagne et la maison où les personnages trouvent refuge dans la seconde partie du récit. Néanmoins certains plans de la salle d’attente seront filmées dans le décor de la partie scénique afin de jouer sur la transition et parfois la confusion entre les espaces, les temps et les registres narratifs. C’est dans cette perspective aussi que s’inscrit l’utilisation de caméras de surveillance sur le plateau.
L’IMAGE PROJETÉE ET LE SON :
Les images projetées sont de trois natures :
1/ Des séquences enregistrées.
Filmées la plupart du temps en décor naturel, elles portent une partie de la narration. Les cadrages,
les valeurs de plans et les mouvements de caméra détermineront une partie des articulations avec
la scène, notamment en fonction de l’échelle des figures projetées par rapport aux corps présents
sur le plateau.
2/ Des séquences filmées en direct (éventuellement traitées en temps réel)
Deux caméras noir et blanc, placées sur la scène et dont l’image peut être rediffusée en temps réel,
permettent de créer un espace intermédiaire entre ce qui est enregistré et ce qui se vit ou se joue
sur le plateau.
3/ Des séquences enregistrées, qui semblent être filmées en direct
Certains courts moments reprennent la nature des images filmées depuis le plateau en live. En
noir et blanc et d’un grain différents des autres séquences de films, elles se mêlent parfois aux
séquences narratives et au jeu au plateau.
La mise en scène cherche à tirer parti des possibilités qu’offre l’articulation de ces trois temporalités (l’image enregistrée, le présent du plateau et l’image en temps réel). Selon les nécessités, les espaces brouillent leurs limites ou au contraire parfois affirmeent leurs différences de nature.
Afin d’assurer une cohérence sonore entre les parties filmées et les interventions sur la scène, la voix des acteurs est amplifiée par des micros HF (capsules).
Cette amplification est associée aux ambiances sonores et aux éléments musicaux qui assurent une continuité d’atmosphère entre le film et le plateau. Dans cette perspective, certaines séquences filmées sont parfois aussi associées à une voix en directe amplifiée.
LA MUSIQUE :
L’ensemble des musiques ont été composées par Olivier Mellano. Constituées pour beaucoup d’entre elles par des strates de lignes de guitare qui s’entremêlent, certains morceaux sont accompagnés de voix lyriques. La musique d’Olivier Mellano, prolonge dans l’espace sonore la stratification à l’oeuvre dans la narration et dans l’espace scénographique de «Démangeaisons de l’oracle». D’autres morceaux, plus «atmosphériques», complètent l’ensemble pour créer une continuité sonore entre l’espace de la scène et les séquences filmées.
VIDÉOGRAMMES EXTRAITS DES SÉQUENCES FILMÉES
Entrecoupées par les scènes
jouées sur le plateau,
les séquences de film assurent
l’avancée narrative.
Le plateau, situé derrière l’écran,
devient comme
un arrière-monde qui
ressurgit par moments.
Les actions y forment comme une
autre projection, un contre-champ
de la même réalité.
Chaque espace devient
le fantasme de l’autre.
ENTRE THÉATRE & CINÉMA
Divers modes de relation
permettent d’articuler
les séquences filmées et
le présent du plateau.
Les espaces et les temporalités
entrent en écho
et se mêlent
dans une mise en scène
qui emprunte parfois son rythme
au montage filmique,
ou inversement, comme dans un film
qui laisserait un espace pour
son hors-champ.
Souvent les espaces
et les temps
se fondent dans
un jeu de chevauchement,
de reprise
et de diffractions des gestes.
La parole dite au plateau y transforme
aussi le visible comme pour
tenter de porter
un témoignage
sur ce qui ne sera
pas montré.
VIDEO EN TEMPS RÉEL & EN TEMPS DIFFERÉ
Autour d’un personnage aveugle, la narration de Démangeaisons de l’oracle se développe comme une vision démultipliée par les présences filmées, et celles qui, tel des souvenirs persistants, surgissent devant ou derrière l’écran translucide de l’image.
L’utilisation de 2 caméras sur le plateau permet de synchroniser les espaces pour associer en un même moment, les présences réelles sur le plateau, l’image du plateau filmée en direct et une séquence vidéo pré-enregistrée.
Autour d’un personnage aveugle, la narration de Démangeaisons de l’oracle se développe comme une vision démultipliée par les présences filmées, et celles qui, tel des souvenirs persistants, surgissent devant ou derrière l’écran translucide de l’image.
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