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De la part du ciel

+ d'infos sur le texte de Bruno Meyssat
mise en scène Bruno Meyssat

: Présentation

« Nous proposons des images qui demeurent étrangères jusqu'au moment où elles pénètrent dans l'air commun de la représentation entre l'acteur et le spectateur.


"Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Où sont-ils ?..."


Des personnes agissant sur le plateau comme dans les rêves, elles ne sont pas séparées les unes des autres mais sont pour ainsi dire la même, elles représentent le rêveur.


Pendant une représentation la constitution d'une image ne se fait pas sur le plateau mais dans l'esprit ou l'âme du spectateur. C'est une conviction. On peut dire que c'est une "écriture contemporaine", non pas parce que "l'auteur est encore vivant » mais parce que c'est le spectateur qui réalise lui-même l'image manifeste dans l'instant où il en est le témoin. Il la nomme et cela se passe même à son insu.


Cette reconnaissance implique qu'on ait enlevé au préalable du plateau ce qui sert à nommer et à fixer le réel. C'est l'ensemble des relations entretenues par tout ce qu'on voit et entend qui devient le texte; observer une durée organisée et écrite mais innomée ouvre la possibilité qu'arrivent des images que l'on attendait pas.


"Qui sont-ils ? Que font-ils ?..."


Ils sont ce que le rêveur vivra à leur sujet. Quelqu'un un jour dit au romancier Thomas Hardy que la raison pour laquelle certains arbres en face de sa maison près de Weymouth ne poussaient pas était qu'il les regardait avant le déjeuner quand il avait l'estomac vide... »


Bruno Meyssat




"De la part du ciel" est une composition de Bruno Meyssat commencée en 2003. Une deuxième partie va être créée aux Subsistances en 2004 puis une troisième en 2005 au Tnb de Rennes. Elle s’est inspirée à ‘origine de l’oeuvre scientifique et fantasmagorique de Camille Flammarion (1842-1925), puis s’en est affranchie. ces textes restituent le paysage hanté d’une France encore agricole, mais aussi bourgeoise et universitaire, à la veille de la première guerre mondiale.


Une actrice. Deux acteurs. Un vaste plancher, un poêle à bois, un lit, un tapis, un diable, un escalier, deux tapis, deux portes, une balance, une faux, un fil de fer… inventent un théâtre suspendu entre ciel et terre.


C’est un théâtre de rêve silencieux. Il restitue un univers aux dimensions multiples : secrètes, ésotériques, drôles. Comme des êtres oniriques, les acteurs sont privés de contours psychologiques et parlent peu. Ils sont en revanche capables d’étrangetés, de brutalités, de drôleries insensées. Comme les êtres, les objets sont habités, foudroyés, possédés, hantés… Tous les sens sont mis à contribution pour le spectateur qui devient auteur de ce qu’il voit et entend. Le matériel organisé dans le temps et dans l’espace est aussi disponible qu’un paysage, qu’un phénomène naturel avec des corps, des couleurs et des sons. La lumière y révèle des évènements se succédant irrémédiablement ; l’expérience est là.


La première partie de cette réalisation est consacrée à la Foudre et renvoie à l’ouvrage “Les Caprices de la foudre “(1905). Elle a été créé en juin 2003 pour le festival “Les Intranquilles” à la Villa Gillet-Lyon.


Le spectacle finalisé est créé au TNB de Rennes (festival Mettre en scène) en novembre 2005.
Il se joue aux Célestins du 14 mars au 1er avril 2006. Avec des séquences supplémentaires, réponses scéniques nouvelles aux mondes multiformes du prolifique Flammarion.




Extraits des enquêtes de Camille Flammarion ayant contribué à la composition de la première partie :


Les Caprices de la foudre
« Le plus extraordinaire et le plus incompréhensible est cette manie qu 'elle a de déshabiller ses victimes et de les laisser mortes ou évanouies dans le primitif costume de nos premiers parents » (P. 123)


« Au mois de septembre 1898, [...] un certain M. Finot, aubergiste, était sur le pas de sa porte, regardant l'orage, lorsqu'un éclair suivi aussitôt d'un coup de tonnerre le fit culbuter et l'envoya au fond de la chambre. Il est resté un certain temps sans connaissance et sa vue a été obscurcie pendant dix heures. Ce qu'il y a de singulier, c'est que ce brave homme, atteint de rhumatismes aux jambes, ne pouvait marcher que péniblement avec une canne. Depuis cet accident, il ne se sert plus de bâton et vaque à ses occupations avec facilité. Il ne paraît point fâché de ce qui lui est arrivé et cependant ne désire point que l'expérience recommence. Ce genre de phénomène électrique pourrait être appelé le cas du tonnerre médecin. » (p.96)


L'Inconnu et les problèmes psychiques
« Ma mère me donna le sein, la nuit, vers deux heures du matin, aperçut mon grand-père paternel dans un angle de la chambre, en même temps qu'elle entendit un bruit semblable à celui que fait un corps tombant à l'eau. [...] Quelques heures plus tard, un télégramme annonçait que mon grand-père s'était noyé en voulant monter ou plutôt descendre dans sa barque. Il était parti de chez lui un peu avant deux heures du matin. » (p.175)


Les Maisons hantées
« Au commencement se firent entendre des coups frappés contre les murs, les planches, et surtout contre les portes de la maison. [...] Des tables, des chaises, des vaisselles furent renversées, tantôt avec bruit, tantôt sans bruit ; [...] toutes sortes d'objets ont été bizarrement pendus aux clous ; finalement des tableaux ont été retournés sous nos yeux contre les murs. [...] Souvent des pierres ont été jetées dans la cheminée. Rien ne fut brisé ni endommagé et, remarque surprenante, les pierres qui, venant de la cheminée, atteignirent l'un ou l'autre de mes enfants leur causaient un choc à peine sensible. Nous avons eu à subir le contact d'une main glacée [...] ce qui a été perçu par tous les habitants de la maison. On imitait aussi avec une perfection singulière le bruit d'une montre que l'on remonte, d'un banc à bobines, du bois que l'on fend, de l'argent que l'on compte, de frottements, de chants et de sons articulés comme par une langue humaine. » (p.244-245)

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