Si l’intimité du théâtre René Lesage correspond bien au huis clos de la pièce (celle-ci se passe dans un lieu unique, le séjour de l’appartement du couple) ; la difficulté est de faire exister les alentours de cette maison, perdue dans la nature. Avec Jacques Mollon, le scénographe, il nous a semblé impossible de faire apparaître celle-ci de façon naturaliste.
La lumière et le son, très présents, se chargeront de l’exécution de la forêt et du lac. Suivant le dévoilement de l’intrigue, ils rendront cette nature hostile ou apaisante pour les personnages et les spectateurs, comme si tout cela se passait dans leur tête.
La scénographie enveloppera totalement les spectateurs dans une atmosphère nordique, marquée par des éléments comme le bois, où la rigueur et une certaine froideur calculée serviront à mettre en relief le jeu des acteurs, qui devra être net et précis, sans naturalisme excessif. Il en sera de même pour les costumes : contemporains, ils seront dans divers tons de camaïeux, beige ou gris, et seul le personnage de la petite fille aura un costume de couleur vive.

Louis Bonnet