Six hommes de la corporation du Christ Noir du Keiveldbos, se préparent pour la prochaine procession dans le village. Pour réussir à manoeuvrer le lourd brancard soutenant la statue le long d'un parcours raide et sinueux, il faut s’entraîner, transpirer, souffrir. Mais surtout : il faut s’accorder. Parce que, dans leurs rapports, tout menace de s'effondrer.

A travers des phrases à moitié conscientes, des cris presque pathétiques, des anecdotes absurdes et dramatiques, s'ouvre un regard émouvant sur la vie de cette bande insensée.

Les Porte-croix parle des hommes qui, de leur propre gré ou non, en raison de l'agrandissement d'échelle et l'industrialisation croissante de l'agriculture, ont abandonné le monde agraire traditionnel, le rythme quotidien imposé par les troupeaux et les cultures, mais aussi leur orgueil de membres d'une lignée d'exploitants agricoles, pour aller vivre dans l'univers urbain contemporain.

Pour ce spectacle, Arne Sierens s'entoure d'une troupe d'acteurs de tout premier plan : Dominique Van Malder, Joris Hessels, Tom Vermeir, Johan Heldenbergh, Robrecht Vanden Thoren et Titus De Voogdt.

Le compositeur français Jean-Yves Evrard écrit pour Les Porte-croix une musique captivante. Dès la première seconde du spectacle, les trois musiciens fournissent un accompagnement musical ininterrompu au parcours effectué par les six hommes – l'opéra n'est pas loin.

Le décor monumental de Guido Vrolix évoque une ville perchée au sommet d'une montagne dont il faut emprunter les pentes raides pour hisser la statue jusqu'au point culminant.