L’histoire de Dark Spring inspirée de Sombre Printemps est un récit d’enfance. Il pourrait s’apparenter à la fois à l’univers onirique et symbolique du conte et à celui du journal intime. Il est aussi une ballade tantôt légère tantôt angoissante dans les méandres audibles et pas toujours dicibles du désir.

Pour figurer cette délicate traversée entre mots et sons, la mise en scène se nourrit non seulement du croisement de sensibilités artistiques, celle de la musique et celle du théâtre, mais aussi de la rencontre d’artistes de générations différentes.

Le choix fait par Unica Zurn de l’utilisation de la troisième personne pour relater cette histoire produit une mise à distance nécessaire et salutaire pour le lecteur.
Dans cette perspective, sur le plan scénique il me semble important que l’interprète ne soit ni une enfant, ni une jeune fille pour que l’on puisse offrir au delà du cas singulier de l’héroïne, à voir l’universel des mécanismes complexes du désir, des pulsions et d’un constitutif et destructeur premier amour.

L’écriture musicale et les chansons sont composées à partir du texte. Cette partition chemine tout au long du spectacle comme une écriture parallèle et non illustrative. Elle exprime dans le même temps la vitalité et la violence des premiers désirs, des premières questions sans réponse, et du premier vertige.