Sombre printemps est un texte tout à fait particulier dans l’ensemble de l’oeuvre d’Unica Zürn puisqu’il est le seul à ne pas traiter directement de sa maladie mentale. Il s’agit d’un de ses derniers écrits et annonce de façon troublante et prémonitoire sa propre fin. Il s’inscrit aussi dans ce qui pourrait s’apparenter à une sorte de genèse ; il contient de nombreuses clés qui permettent d’appréhender l’univers poétique parfois violent, souvent complexe, de cette auteure.

Bien que traitant spécifiquement de l’enfance, cette nouvelle condense l’intégralité de la vie d’une femme en un peu moins de cinquante pages et offre une parabole de la fulgurance de l’existence. Ainsi Unica Zürn au soir de sa vie, en convoquant cette petite fille et en l’investissant de sa propre parole n’a jamais posé de façon si intime la question du désir et des forces féroces de vie et de destruction qu’il déchaîne.

Dark spring est l’adaptation pour la scène de Sombre printemps et représente environ un tiers du texte original.
Dans ce travail d ‘adaptation, tout en gardant la chronologie apparente de cette histoire d’apprentissage, l’enjeu a été de resserrer encore d’avantage le récit sur les mouvements intérieurs de cette toute jeune fille.
Cette adaptation vise à mettre en relief la minutieuse et précise description faite par Unica Zürn d’une première passion absolu et de ses conséquences dévastatrices. Une sorte de folie d’avant la folie.