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Dans la solitude des champs de coton


« Koltès nous plonge dans un monde allégorique, où rien n’est plus filtré, où la température des saisons n’est plus corrigée, où même la lumière du soleil n’est plus fiable. Il va distiller pour nous les plus anciens secrets de l’âme humaine, ces violents états qui nous bouleversent, nous désordonnent, qui font de nous même des exilés, des affolés, des obsédés, ce sont nos désirs les plus enfouis qui peuvent blesser notre dignité et qu’il conviendrait de dire comme on les dirait à un arbre ou face au mur d’une prison ou dans la solitude d’un champ de coton dans lequel on se promènerait, nu, la nuit en espérant brider leur impensable déchaînement.
Dans la solitude des champs de coton jamais de résurrection. Voilà la cause de la dimension tragique de cette pièce. Le sang une fois versé ne remonte pas dans les veines. Pas de retour en arrière. Jamais.
Au bout du compte, c’est l’histoire du désir qu’on gratte comme une croûte pour faire couler le sang à nos pieds et que l’on s’attarde à regarder avant de comprendre : il est trop tard pour en combler l’abîme.
Et puisque dans le vacarme de cette nuit rien n’a été dit que Le Client n'eut désiré du dealer, et puisque dans l’obscurité si profonde qu’elle demande trop de temps pour qu’on s’y habitue rien n'a été proposé par Le Dealer que Le Client n’aurait pas deviné.
Il ne reste que le désir de mourir. »

Jean-Christophe Saïs

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